mardi 2 octobre 2012

La nourriture et la voie

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Bien souvent   la qualité d'un ashram est en relation avec  la qualité de la nourriture que propose sa cuisine. Je ne parle pas seulement de la qualité gustative mais aussi  du calme, de la paix et de l'amour que contient la nourriture.
Dans les monastères Zen, la responsabilité des repas est traditionnellement confiée à un des disciples "avancés" sinon au plus avancé.
Dans l'Inde traditionnelle,  le cuisinier ou la cuisinière  ne préparaient jamais un repas si il ou elle était sous le coup d'une émotion. Un autre monde sans doute mais un monde qui n'a pas disparu complètement.
À l'ashram de Chandra Swami, la nourriture est de toute évidence préparée dans le respect, la paix, la joie et l'amour pour le Maître. Succulente, elle est un régal pour le coeur et le corps. Simple et nourrissante, elle  permet selon nos besoins un repas frugal ou  copieux car les plats repassent plusieurs fois. Les plats, je devrais plutôt dire les seaux :  c'est évidemment à l'indienne que nous mangeons. La vaisselle est en inox et la nourriture, riz, dhal, légumes, fruits, est dans des seaux et généreusement distribués à la louche. Plus évidemment les délicieux chapatis à volonté.
Regarder manger Swamiji, c'est vivre un hymne à la présence, au geste juste et à l'unité de toute chose. Swamiji mange lentement, religieusement et joyeusement, sans perdre pour autant le contact avec l'ensemble des convives. Belle leçon de vigilance !
En relisant la semaine dernière "son" petit livre "L'Art de la réalisation"  nous avons été frappés Corinne et moi par le passage suivant : 




" Les progrès du Sâdhaka dépendent à un degré appréciable de la nourriture qu'il choisit. La nourriture est essentielle à la sustentation du corps physique, mais elle influence également notre mental. " Un régime alimentaire pur donne un mental pur", disent les Upanishads.
À de rares exceptions près, nourrissez un homme avec de bons aliments et vous pourrez le rendre vertueux et adroit ; nourrissez-le mal et vous en ferez un idiot, un déprimé, un criminel ou un invalide. Une alimentation appropriée aide vraiment un homme à devenir un Homme et un Homme à devenir un Surhomme; par contre une nourriture  mauvaise fait de l'homme une brute malfaisante.
Quel régime alimentaire doit alors adopter un aspirant pour acquérir les forces physiques et morales indispensables à la contemplation ? Il n'y a pas de règle rigide. Vous devez découvrir avec soin quel genre de nourriture maintient votre corps et votre mental pur et calme. Vous devez absolument éviter toute nourriture qui constipe ou énerve.
Cela mis à part, la nourriture de l'aspirant sera aussi pure que possible. Par nourriture pure, il faut entendre une nourriture acquise honnêtement, préparée et servie avec amour et dévotion. L'alimentation doit favoriser la longévité, l'intelligence, la force, la santé, le bonheur. Elle doit être douce, nutritive et agréable."
page 141

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2 commentaires:

Anonyme a dit…

Merci !
Ca me rapelle que je dois changer mon alimentation.

La nourriture ça fait du bien ou a l'inverse ça fait pas du bien.
C'est simple il suffit de manger une semaine au fast food ( quoique un repas suffit) pour s'en rendre compte...
De même manger végétarien ça revivifie... j'ai un livre "végétarisme et spiritualisme" fort intéressant.

Florian

Anonyme a dit…

Né Louis Chauvel en 1923, originaire de Cuillé, en Mayenne, Frère Antoine est un ancien novice cistercien ayant échoué. En 1966, il est devenu ermite dans une grotte du rocher de Roquebrune-sur-Argens, où il vit par périodes, dans le département du Var (France). Il a effectué de nombreux voyages en Inde où il aurait soutenu des projets médicaux pour les patients démunis.

En conflit avec sa hiérarchie et l'Église catholique il rejette également la société de consommation tout en publiant des idées réactionnaires. Sa spiritualité s'inspire d'un mélange hétéroclite de traditions chrétiennes et indiennes (Gandhi,, hindouisme et bouddhisme), sans pour autant être végétarien,. Il est aussi influencé par le taoïsme et des philosophies antiques (notamment le stoïcisme). Il prône l'ascèse, le rejet de la société et la méditation constantes, affirmant que le divin est en l'homme.

Sa sensibilité philosophique caractérisée par un refus d'adhérer à une société ou un système s'appuyant sur la démocratie parlementaire, le pouvoir de l'argent, les idées reçues en matière d'ordre social, et plus généralement toute forme d'autorité se réclamant d'eux le rapproche de la définition de l’anarchisme de droite.

Une bouffée d'ermite est le premier ouvrage (paru en 1992, textes écrits par l'ermite entre 1966 et 1991). D'autres textes de l'ermite ont été rassemblés dans sept autres livres jusqu'en 2015. Un reportage de 9 min 39 a été diffusé à son sujet durant l'émission du 20 décembre 2000 de Ça se discute sur France 2, intitulée « Ascètes ou jouisseurs : qui a raison ? ».

Dans les propos et les textes l'humour a une place essentielle. Il est également dessinateur et sculpteur, ainsi que l'auteur, le compositeur et l'interprète de nombreuses chansons.
Controverse

De nombreuses controverses existent sur les propos du frère Antoine, en raison de ses propos réactionnaires ou de mauvais goût. Dans le livret Bonnes Nouvelles du fond de soi (2010), on trouve les phrases suivantes :

"Radio, télé, journaux, magazines, sont des moyens et des instruments pour voir et regarder le monde dans l'anus."
" Quand on voit un enfant sortir d'une maison en poussant des cris affreux parce qu'il a reçu une raclée, la premières attitude juste est de se réjouir car c'est la preuve qu'il n'est pas orphelin".

Propos contradictoires :

D'un esprit très critique envers les média et fustigeant ces derniers (voir plus haut), il écrit ou participe à des publications, des livres, des articles de journaux, accepte l'invitation d'émissions de télévisions (exemple avec Jean Luc Delarue)
Aides sociales : faisant la promotion d'une vie ascétique à l'extrême, il condamne les aides sociales comme le chômage et les allocations familiales les considérant comme un poids et une charge pour la société. Exemple page 132 de La Voie du Rocher : " Or , Argent, SMIG, etc. Jésus passe au travers comme un saniassin " (avec en note : saniassin : En Inde le renonçant)
Solidarité, organisation syndicale : il est opposé à toute forme d'organisation et de mouvement social, considérant qu'ils ne servent qu'à amasser et s'encombrer toujours plus.