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Une découverte récente de jean-François
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"Awake! The time is running out. Remember the Divine. Realize the Truth before life passes into death." Chandra Swami Udasin
Sans transition après un post sur la méditation en voici un sur la moto. Triumph vient de sortir une nouvelle version améliorée de son best-seller : la Street Triple 675. Pas vraiment un modèle pour Papy, ce roadster mid-size vendu à un prix raisonnable est un jouet incroyable : légère, vive, agile, précise, doté d'un moteur aux sonorités envoutantes et d'une tenue de route irréprochable. Je vous avais déjà parlé de l'ancien modèle qui m'avait bluffé lors d'un court essai. C'est quand Noël ?
Les rituels complexes et exotiques ainsi que les prêtres me distraient de l'essentiel par contre j'aime tellement ces ashrams, Ajatananda ashram, Sadhana Kendra, plongés dans la grâce d'un maître, où tout est sobre et dépouillé. Quand mon cœur est ouvert, ma sensibilité épanouie, je pressants l'absolu, la Vie dont ces Swamis sont les témoins. Parfois c'est la foule des dévots indiens qui me remue les tripes. Bien différents de ceux qu'on rencontre dans nos églises, ils sont joueurs, familiers, mêlant joyeusement le profane et le sacré, le rite et la transgression du rite.
Sur ce promontoire au dessus du Gange, à 50 km de Rishikesh, Marc Chaduc autrement dit Swami Ajatananda, disciple d'Henri Le Saux, méditait autrefois à quelques pas de son ermitage. Un sentiment étrange m'envahit, une force douce et attirante. Une pensée me traverse : "Je vais dire à Corinne laissez moi une couverture et reprenez moi au retour, dans deux jours." Heureusement pour Corinne, mon "bon sens" ou bien un manque de courage (Dieu seul sait) me fait conserver ce désir au fond de moi et ramasser un simple caillou pour me rappeler le divin effleuré ici.
L'aube pointe juste son nez et je suis déjà sur les galets au bord du Gange, en dessous de l’hôtel. Nous sommes à la porte des Dieux (Devprayag) au confluent de deux torrents tumultueux descendant des Himalayas et qui forment ici le Gange. La "Ganga", celle qui dit : "Si tu crois en moi, je suis ta mère, si tu ne crois pas en moi je ne suis rien que de l'eau qui coule". En cet instant je crois au Gange, je remplis doucement une bouteille de son eau, les pieds dans le courant. Un instinct, une intuition m'a amené ici, une intention envers une personne que je n'identifie même pas en ce moment et à qui j'offrirais cette eau.
Les petites lumières de la montagne se fondent avec les étoiles du ciel. En dessous, la Yamouna dont on entend la rumeur entre les musiques en l'honneur de la déesse Dourga venues du village voisin. Je suis sur la terrasse de la chambre , au dessus du dispensaire lié à l'ashram Sadhana Kendra. J'ai reçu aujourd'hui tout ce que j'étais capable de recevoir de Chandra Swami, d'Arnaud, de Swami Prem, de Vishali et de Corinne, de la Vie en somme. Je prends conscience que la seule limitation aux dons est en moi, l'Inde m'ouvre le cœur.
Le retour et la tendresse complice de mon épouse, la bienveillance de mes enfants et la fraîcheur de mes petits enfants. Transmettre les innombrables bénédictions reçues. A ma manière, par l'empathie, la bienveillance, la compassion pour mes proches, c'est à dire tout ceux qui croisent ma route, connus ou inconnus. Me placer délibérément et simplement du côté de la "guérison du monde" soutenu par Arnaud et tous ces sages dont il a croisé la route. Traverser, sans la nier, la peur du chaos, la folie du monde, la maladie du monde et du mental et agir orienté vers la lumière qui coexiste avec la "lila" de dieu.
Merci Corinne et Alain de mettre ces bénédictions à notre portée.
Dans les années 60, Diane Perry est une jeune Anglaise ravissante, gaie et audacieuse, entourée d'amis avec qui elle partage son goût de la fête. Et pourtant, elle vit à Londres comme en exil. Habitée par un ardent désir de perfection, elle est en quête d'un monde différent, plus juste et plus harmonieux. Des livres lui font découvrir le bouddhisme. Elle reconnaît sa voie et adopte cette sagesse venue d'Extrême-Orient qui commence à peine à intéresser l'Europe. Dès lors, c'est avec une détermination et un courage hors du commun qu'elle cheminera vers l'accomplissement spirituel auquel elle aspire. Elle quitte foyer et études pour rejoindre une école de lamas en Inde et, à vingt-trois ans, elle est l'une des premières Occidentales à devenir nonne bouddhiste. Puis elle fait le voeu d'atteindre la sagesse, ouvrant aux femmes une voie dont la tradition bouddhiste les écartait. Revenue au monde après douze années d'intenses méditations dans une petite grotte de la chaîne himalayenne, avec les montagnes enneigées pour seules compagnes, elle raconte sa vie avec passion et sérénité : les difficultés et les dilemmes, les défis, les renoncements. Nul goût de la gloire chez cette femme remarquable, mais un éternel sourire, une sincérité inébranlable et une vocation nourrie de l'altruisme le plus pur.
" La souffrance, la misère, les crimes et les cataclysmes... Notre quotidien, notre conscience se trouvent par eux occupés en permanence.. comme pendant une guerre on parle d'occupation ennemie. On se trouve véritablement assailli, accablé, par ces diverses manifestation du mal et du malheur, et on leur offre toute la place au lieu de se tourner vers d'autres lumières.
Il est tout de même étrange que l'on considère le problème du Mal sans jamais s'étonner ni être reconnaissant devant la merveille du Bien. Contrairement aux penseurs modernes, les philosophes de l'Antiquité, tels Platon et Plotin, Sénèque et Cicéron, méditaient sur le Bien et le Beau. Et dans leur enseignement, les cathares se souciaient avant tout de "l'entendement du Bien", bien supérieur à une réflexion sur le Mal. Signe des temps qui ne sont pas assurément ceux des Chevaliers de la Table Ronde ...
L'omniprésence de la pensée du mal et du malheur a pour effet d'angoisser les gens, de leur faire courber l'échine et se replier sur soi"...
Pendant le dernier séjour en Inde, j'ai suivi pendant 32 jours une cure ayurvédique de Panchakarma avec le docteur Sunil Joshi à Nagpur. Je vous parlerai de cette cure plus tard. Pour ceux qui sont déjà intéressés par ce thème, je vous conseille de lire le livre du docteur Joshi qui est à ma connaissance le seul ouvrage traitant avec précision de la technique du Panchakarma et qui plus est, traduit en français. En attendant voici un court extrait du livre qui va vous donner un peu son ambiance mais aussi celle de la clinique où a eu lieu la cure.
page 44/45" Quand des gens demandent ce qu'ils peuvent faire pour avoir le contrôle de leur mental et de leurs émotions et pour développer une attitude plus positive, je les encourage à examiner leur alimentation et leur mode de vie. Je leur demande ce qu'ils font dans leurs habitudes quotidiennes pour développer sattva dans leur psychisme. Est-ce qu'ils méditent quotidiennement et font des asanas et du pranayama ? Est-ce qu'ils ont une alimentation sattvique, passent du temps en compagnie de sages, s'engagent dans des activités porteuses de positivité et de joie ? Ce sont ces choses qui permettent de maintenir un équilibre sattvique élevé dans le psychisme."
" L'Inde ne se donne qu'à ceux qui ont accepté de s'arrêter et qui longuement et humblement, ont penché leur oreille pour écouter de tout près les battements de son coeur, qu'à ceux qui déjà ont pénétré assez avant en eux-mêmes, au sein du fond, pour y entendre au plus secret de leur coeur le secret que l'Inde inlassablement y murmure pour eux, par la voie ineffable du silence. Car le silence est le langage suprême en qui l'Inde se révèle... et délivre son message essentiel, son message d'intériorité, son message du Dedans."
"Supposez qu'un grand immeuble s'effondre. Certaines pièces sont détruites, d'autres sont intactes.Pouvez-vous parler de l'espace comme détruit ou intact ?...Rien n'est arrivé à l'espace lui-même. Pareillement rien n'arrive à la Vie quand des formes sont détruites ou que des noms sont rayés."
Nisargadatha MAHARAJ