Le témoignage d'Albert

Nous n'avons pas encore de photo à vous proposer sur la rando de la semaine dernière, mais le premier témoignage vient d'arriver. Et c'est notre ami Albert qui a dégainé le premier. Voici son beau texte illustré d'une photo d'avril 06. Merci Albert.

Avant tout ce fut la découverte des Touaregs et d'un guide incarnant un enseignement traditionnel. Les regarder vivre, les regarder être, est un rappel du Chemin spirituel. Les mots qui viennent sont: "humilité", le contraire d'un esprit de prétention et d'arrogance; "soumission" à la volonté divine incarnée par la nature, les conditions atmosphériques, l'environnent, le contraire d'un esprit de conquérant; le respect de l'environnement, du désert qui est leur maison. Parfaitement adaptés et intégrés (soumis) à leur environnement. Et tout cela dans la joie. Notre guide (Entayent) par sa simple façon d'être, de marcher, de regarder, d'agir, de rire, donne un enseignement sans paroles, surtout par sa "présence", ici et maintenant, toujours entièrement là ou sont ses pieds. Et toujours à notre service.

Ce fut aussi la vie en groupe (pas mon point fort…): les différences, les conflits (très peu), les richesses, les découvertes (agréables), l'entraide des uns et des autres (les autres sont toujours "mieux que nous ne le pensons". Beaucoup mieux!)
Le décor aride et sec (je n'avais pas idée qu'il puisse y avoir autant de cailloux sur terre) mais avec des surprises grandioses (oasis, petits coins verts, passage étroit ouvrant sur un paysage immense, couleurs, etc.)
Et puis il y a la marche. Longue, souvent difficile et instable sur les cailloux, parfois monotone. L'occasion pour un mental que l'on croyait endormi de refaire surface: besoin d'être reconnu, jalousie, agressivité, obsessions sexuelles (par compensation), pour ce qui me concerne. Et donc, autant d'occasions de mettre en pratique. Au fond, de ce point de vue, je n'ai rien appris que je ne savais déjà. Du "Albert tout craché". Mais malgré les avertissements j'ai été surpris par la force de ce réveil du mental.

Physiquement cela n'a pas été trop difficile pour moi. Bien sur, les jambes, le dos et surtout les pieds ont souffert par moments, et il y eu des moments difficiles, mais rien d'insupportable et jamais de révolte.

Les points d'appuis proposés chaque jour par Corinne ont été très utiles et toujours bien à propos (entrer dans la lenteur, le silence, l'expérience de l'instant, retrouver son c œur d'enfant, confiance, gratitude … et "last but not least" tourner le regard vers ce qui voit.)
En conclusion cette randonnée dans le Hoggar c'est confirmée être "un lieu de feu" comme dit Alain, indispensable pour raviver le feu intérieur qui baisse peu à peu et risque de s'éteindre. L'occasion de vérifier à quel point notre civilisation occidentale, notre vie moderne, nous distraie de l'essentiel. Le Hoggar est "un lieu qui permet", l'occasion de modifier le rapport des forces centrifuges et centripètes.
Je reste persuadé que tous les effets de cette aventure restent à découvrir...

Merci Corinne.

Merci Alain.