mardi 14 novembre 2006

Frison Roche

"Ce soir assis dans les roches de l'Assekrem, au dessus du second refuge, nous guettons l’instant. Le soleil a disparu complètement ; les montagnes ne sont plus que des pitons bizzares, clochers inconnus, flèches de cathédrales pointant d’une obscure masse violine. L’horizon est si vaste qu’on a presque la divination de la rotondité de la terre. Et voici que le ciel de l’Est prend une teinte gris acier. Une teinte de nuit .

La terre est indigo, le ciel gris, il n’y a plus trace de lumière nulle part lorsque tout à coup une bande d’une transparence cristalline, une tranche de ciel bleu roi, silhouette l’horizon entre le ciel et la terre.
C’est le bleu le plus pur, le plus léger que peintre puisse rêver ; on regarde et voici que tout s’embrase au dessus de ce pan de ciel qui semble avoir conservé seul le privilège de la lumière du jour ; tandis que le bleu subsiste, une tranche rouge horizontale marque une transition brutale entre le jour et la nuit. Le rouge se fond en orangé, l’orangé passe au violet, puis au bleu acier très froid, puis au gris. Tout à coup une étoile brille…"


R. Frison Roche. Du Hoggar au Tassili, Carnets Sahariens. Flammarion.1965.

2 commentaires:

Corinne a dit…

Très belle citation...Où l'as-tu trouvée ??
Tu m'étonnes toujours...

ipapy a dit…

Ah! Ma Chérie, c'est important que je puisse encore t'étonner. J'ai trouvé cet citation sur un BLog sur le Hoggar. Voilà, voilà. Pas mystérieux, n'est-ce pas? pas trop déçue....