Gagner de la hauteur
Tout homme est le messager de quelque chose qui le dépasse, car notre temps passé sur terre est très court. Pour Antoine de Saint-Exupéry, la quête de l’absolu doit être le sens de notre combat quotidien. « On n’ensemence que par le haut », disait-il. La vie s’ouvre aux individus exigeants, mais personne n’est en droit d’exiger des autres quelque chose qu’il n’ait déjà obtenu lui-même. Pour accéder à la dignité, nous devons fuir la facilité et l’inconstance, et ne négliger aucune petite vertu.
Faire l’expérience du désert
Alors que nous vivons dans un monde d’opulence et de confort, Saint-Exupéry nous invite à faire l’expérience du désert, de sa dureté. Dans ce monde aride, la privation redonne le goût des choses simples, une gorgée d’eau ou une escale entre deux trajets. Mais surtout, il nous incite à prendre conscience que nous avons tous, au fond de nous, un vide, quelque chose qui nous manque, alors que nous possédons tout. Le désert nous apprend à regarder plus loin que ce que nous avons, à voir de plus près ce que nous sommes. « J’ai toujours aimé le désert. On s’assoit sur une dune de sable. On ne voit rien. On n’entend rien. Et, cependant, quelque chose rayonne en silence. »
Agir
L’homme « n’existe que dans la mesure où il se réalise, il n’est donc rien d’autre que l’ensemble de ses actes ». Saint-Exupéry est un pionnier, qui nous propose de devenir le héros de notre propre vie : nous devons nous réveiller, préférer l’effort au repos, le danger à la sécurité. « Vous n’avez le droit d’éviter un effort qu’au nom d’un autre effort car vous devez grandir. » Cet héroïsme-là est une vertu dont nous n’avons aucune fierté à tirer, car la vie, c’est l’audace. Parce qu’elle donne un sens à la vie, l’action épanouit l’homme. Et c’est en accomplissant les actes dictés par notre conscience que nous devenons des êtres humains.
Donner
La valeur d’une vie ne réside pas dans les biens matériels éphémères, mais dans le dévouement, le sacrifice, le don de soi et l’échange. « Je n’aime pas les sédentaires de cœur. Ceux-là qui n’échangent rien ne deviennent rien. » Avant de mourir, nous n’avons qu’un impératif : poser un geste gratuit. Telle une graine, ce sera notre trace, notre participation à la moisson. Pour naître à soi-même, il ne faut pas hésiter à sacrifier pour les autres nos derniers vivres. L’homme n’accède à l’humanité qu’en servant ses semblables. Sa puissance réside dans sa capacité à les grandir.
Créer des liens
L’existence n’a de sens que si nous nous sentons liés à autrui, « puisqu’on est frère en quelque chose et non frère tout court ». La source de la vie ne vient pas des choses ou des êtres, mais de ce qui fait lien entre eux. Rapprocher les hommes : tel est le sens de la mission humaine. Nos actes doivent tendre vers l’humanité, rejoindre l’universel, sinon ils sont vains : « Car il n’est rien à espérer de soi mais de la seule merveilleuse collaboration de l’un à travers l’autre… » Veillons sur les autres comme des sentinelles responsables, créons des liens partout où ils sont rompus.
7 commentaires:
Très beau texte. Faire du lien c'est aussi accepter sa propre petitesse.
Coucou Yannick ;-))
Merci Alain ,
Jolie synthèse de l'Invitation sur le Chemin ...
en lisant ca ,je me rends compte qu`il y a encore pas mal de chemin a faire ! merci pour cette inspiration ,emulation.
Il y a quand même des grains de sable qui brillent plus que d'autres ! Superbe texte.
Ce texte vient du site www.psychologies.com et fait partie de la rubrique maîtres de vie qui comporte 75 noms comme Desjardins, Swami Prjananpad et même Woody Allen. À découvrir !
humour : saint-ex ce doit être le patron des divorcés, séparés et dépacsés, si si ces derniers existent j'en connais !
sinon antoine n'aimait pas qu'on le nomme ainsi, paraît-il
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