Ce livre magnifique raconte « l’itinéraire d’une Occidentale devenue nonne bouddhiste » : Téndzin Palmo.
Voici un extrait :
« Nos esprits sont des dépotoirs ! Nous les nourrissons de sottises ! Les conversations, les journaux, les distractions : on y empile tout ça ! C’est une véritable séquence de jazz improvisé. Et le problème, c’est que tout ça nous fatigue énormément », déclara-t-elle à un groupe d’ergothérapeutes de Seattle qui l’avaient invitée en pensant que son expérience les aiderait à supporter les tensions de leur vie quotidienne.
« Je vous félicite du travail que vous faites. Vous ne l’avez pas choisi pour l’argent. Il y a des moyens plus facile de s’enrichir. Vous l’avez choisi parce que vous voulez aider les autres. Vous donnez, vous donnez sans compter, et vous avez besoin de vous ressourcer. Sinon vous serez comme des coquilles vides. On a besoin de recevoir pour donner.
« Quand on veut se détendre, on allume généralement la télévision, on sort ou en prend un verre. Mais cela ne vous procure pas un vrai repos. Cela ne fait qu’encombrer davantage votre esprit. Dormir n’est pas non plus un véritable repos pour l’esprit. Pour se relaxer vraiment, il faut être capable de se ménager un certain espace intérieur. Il faut déblayer ce dépotoir, calmer le bruit intérieur. Et la seule façon de le faire est de garder l’esprit présent dans le moment présent. C’est le meilleur repos de l’esprit. C’est la méditation. La conscience éveillée. L’esprit à la fois détendu et vigilant."
« Les gens prétendent qu’ils n’ont pas le temps de méditer. Ce n’est pas vrai ! Vous pouvez méditer en marchant dans un couloir, en attendant la mise en marche de votre ordinateur, aux feux rouges, en faisant la queue, en allant aux toilettes, en vous coiffant. Soyez présent à ce que vous faites, sans faire tous ces commentaires intérieurs.
Commencez par sélectionner un acte dans votre journée et décidez d’être totalement présent à cette action. Boire le thé ou le café du matin. Se raser. Dites-vous : lorsque je ferai ceci, je serais vraiment présent. C’est une question d’habitude. Là, maintenant, on a l’habitude d’être absent de ce que l’on fait. Il faut prendre l’habitude d’être présent. A partir du moment où l’on commence à être vraiment présent, tout s’ouvre. Quand on est vigilant, les commentaires intérieurs cessent. C’est une expérience de pure nudité, de clarté et d’éveil de l’esprit. »
Chaque fois qu’elle en avait l’occasion, elle insistait sur le fait qu’il n’était pas nécessaire de suivre son exemple pour mener une vie spirituelle : « La méditation ne consiste pas simplement à s’asseoir dans une grotte pendant douze ans. La méditation, c’est la vie quotidienne. C’est là que l’on peut exercer la générosité, la patience et la morale. De quelle patience ai-je dû faire preuve pour rester assise dans ma grotte à écouter le hurlement des loups ?
En fin de compte, l’enseignement du Bouddha consiste à transformer l’esprit, ce qui, dans le langage bouddhiste, inclut le cœur. La transformation de l’esprit et du cœur ne peut s’opérer si on se contente de s’asseoir et de méditer sans intégrer le Dharma dans notre vie quotidienne. »
Un ermitage dans la neige
Vicki Mackenzie
Nil Éditions p 228-229
6 commentaires:
Ca me parle. Merci Corinne!
On a pu la voir récemment dans l'émission bouddhiste du dimanche sur la 2. Elle essaie de réhabiliter les nonnes bouddhistes.
Les deux parties de l'émission évoquée ci-dessus sont visibles sur dailymotion : ici et là.
merci pour ce livre que je ne connaissais pas
chaleureusement
☆ frédéric ☆
Merci Chronophonix, j'ai écouté avec bonheur les deux émissions.
oui, bon; "séquence de jazz improvisé"- c'est que des fois, ça peut déboucher sur de sacrées belles choses- et puis d'abord, y a des musiciens de jazz qui sont boudhistes...
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