vendredi 29 juin 2007

L'exercice "les yeux fermés" (3/5)


Nous continuons la publication du texte de Richard Lang, mais surtout ne vous contentez pas de le lire. Bonne pratique

Pensez maintenant au nom d'une ville. Une pensée jaillit de nulle part puis se dissout.

Pensez au nom d'une planète. Un nom surgit du vide fertile, puis se dissout. Tout comme de votre côté du son il y a du silence, de votre côté du mental, il y a le non-mental, l'absence de pensées, de sentiments et d'émotions.
Le mental surgit du non mental, de la source libre de toute pensées. Quelle créativité!
Sans fin le mental ruisselle de cette source, de vous.
A la racine de votre vie il y a cette vacuité mystérieuse, insondable, qui, tel un puits magique, jamais ne tarit.
A la surface, certes, nous avons des limites. Mais notre identité sous-jacente à notre humanité, elle, est sans limite. Elle est incroyablement créative, fertile, intelligente.
Vos pensées, les sentiments, les sons que vous entendez, les sensations de votre corps, tout cela émerge en cet instant du grand réservoir de votre être. Votre identité fondamentale est la Paix. Cette paix n'est pas une pensée ou un sentiment éphémère.
En réalité, c'est l'absence de pensées ou de sentiments. C'est l'absence de toutes perturbations. Même le sentiment le plus paisible, le plus stable changera avec le temps.
Mais la paix de celui que vous êtes vraiment est toujours présente. Elle est exactement là où vous êtes en ce moment, plus près de vous que votre propre respiration, plus près que votre propre mental. Elle ne dépend d'aucun état mental. Elle ne dépend de rien du tout. Elle est libre, vous êtes libre.

*

Imaginez une personne avec laquelle vous avez des problèmes relationnels. Observez les sentiments envers cette personne. Vous êtes l'espace dans lequel apparaissent maintenant des sentiments différents. Les émotions, les sentiments changent, mais l'espace dans lequel ils vont et viennent n'est pas affectés.
Quand vous êtes en colère, triste ou heureux, est-ce que ces sentiments vous mettent en colère, vous rendent triste ou heureux au centre de vous-même?
Je découvre que au centre, je reste identique, immuable.
Naturellement parfois, je me sens plein d'émotions. Peut-être que j'explose de colère, ou j'éclate de bonheur, ou je suis triste à pleurer.
Alors l'espace est plein d'émotions. Mais cela n'affecte pas l'espace lui-même.
Ma vraie nature reste immaculée, imperturbable.
De même qu'il y a un visage là-bas, et absence de visage ici, il y a sentiment, émotions là-bas, et absence d'émotion, absence de sentiment ici.
C'est merveilleux. Au cœur du changement météorologique de mes émotions, dans l'œil du cyclone, il y a la paix, la tranquillité, la liberté, un espace clair.
Les sentiments jaillissent de cet espace clair et colorent le monde, mais ils ne colorent pas ma véritable nature. Cela ne signifie pas que je ne suis pas responsable de mes propres sentiments, j'en suis responsable, autant que de ces mots qui sortent du silence, ou du corps sans tête qui émerge de cet espace.
La conscience de qui vous êtes réellement ne signifie pas que vous reniez les sentiments ou leur responsabilité vis à vis d'eux.
Mais en même temps il est clair qu'il n'y a personne au centre qui les possède. Votre identité ne dépend pas d'eux. Il y a simplement l'espace dans lequel ils peuvent circuler naturellement. Ce qui permet d'espérer que vous risquer moins de rester coincé dans des états d'âme particuliers. Etre conscient que vous êtes espace d'accueil pour vos sentiments, pour vos émotions, c'est une méditation permanente pour la vie quotidienne, et croyez moi elle est très pratique.

(à suivre)



2 commentaires:

Anonyme a dit…

Grâce à Toi Alain et la grande Ame Douglas de transmettre ces fabuleux "outils" (spécial), pour revenir à la maiso-Mére...
Je le fais dans le métro par moment.
J-P gepetto

Anonyme a dit…

Ca me fait du bien...je sais que c'est vrai...alors,jours après jours, ça grignote...merci pour le rappel, inlassable, immédiat, inlassable, etc.
Amitié