mardi 19 juin 2007

Témoignage de Georges

Dans la jungle de mes désirs innombrables, en voilà un de comblé, le désert. Depuis l’enfance je suis impressionné par Charles de Foucault, j’avais envie d’aller un jour là où il avait vécu. Je me suis inscrit avec enthousiasme à cette retraite. Dans la période du départ une grande souffrance m’habitait. L’aide d’Alain m’a été bénéfique pour partir malgré tout.
Dans le désert j’ai pu grâce aux entretiens et en m’appuyant sur le groupe, dépasser, traverser, difficilement cette période. Arrivé hagard dans le Hoggar j’ai pu m’ouvrir peu à peu au fil des jours. La lenteur de la marche et le désert m’ont permis de plonger en moi-même, là où ça faisait le plus mal et à partir de là, la souffrance a desserré son étreinte. Au début du séjour, je marchais courbé en regardant mes pieds. Peu à peu j’ai relevé la tête et j’ai passé beaucoup de temps à admirer les paysages différents. Cette immensité a nourri ma soif d’infini, de vastitude. Ah ! si je pouvais être aussi vaste que le désert…
L’immensité, le silence, la présence apaisante des Touaregs, tout ça m’a nourri, apaisé. Le tumulte intérieur cessait peu à peu et j’arrivais à être de longs moments en symbiose, en harmonie avec le désert. Le Hoggar m’a décapé en profondeur, peut-être plus que si j’y étais allé dans des « conditions normales ». J’ai offert ma souffrance au désert, à Dieu, au silence, comme une offrande. L’Assekrem fut pour moi un temps fort, enfin, je retrouvais les traces du Père de Foucault.
Désir de désert, c’est sûr, mais je ne suis pas un désert de désirs. Grâce à vous deux je réalise deux rêves pour le prix d’un. Quelle aubaine !! Avoir réalisé ces rêves m’encourage à en réaliser d’autres et dans cette dynamique j’ai déjà commencé à le faire. Passer à la réalisation du désir entraîne chez moi une grande détente. Je ne veux pas mourir frustré. Ma traversée du désert continue, sous une autre forme, elle durera le temps que Dieu aura décidé. Inch’Allah … Je souffre beaucoup moins et je me sens fécondé par cette solitude que je finis par aimer.
Merci à Corinne de m’avoir fait redécouvrir la marche lente, moi qui marche vite d’habitude, j’ai considérablement ralenti, sauf si je suis seul en montagne, là je lâche les chevaux. Chassez le naturel, il revient au galop, mais moins souvent. Merci.

Georges

Le conseil de ipapy: après avoir lu le post cliquez sur la photo pour un shoot de désert en plein écran.

7 commentaires:

Anonyme a dit…

Merci Georges de cette humanité partagée.
Ne pas mourrir frustré dis-tu; Oui c'est celà.

Mieux vaut des souvenirs que des regrets.
amicalement
jmarc

Corinne a dit…

Je te revois bien tel que tu te décris, marchant le nez dans tes chaussures au début, enfermé dans ta souffrance puis le regard de plus en plus ouvert,triste encore, mais bien présent parmi nous, chaleureux et vivant.Plein d'humour et de vitalité comme tu sais l'être. Merci Geoges pour ton témoignage et pour ta présence.

ipapy a dit…

Merci Georges, ce fut une joie pour moi de t'aider à ouvrir. Bonne marche..........belle vie.
Inch Allah

Anonyme a dit…

Voilà un beau témoignage d'homme, sensible et sincère.
Merci!...et bonne route!

Anonyme a dit…

Merci Georges,
ton témoignage me touche.
Je me rapelle ton regard surpris et interrogatif a certains moments ou manifestement, l'énergie revenait (je ne sais pas si c'est le bon terme, c'est l'impression que ça m'a fait)..
Je suis heureux de lire que ça continue.
Amities
Jacques

Anonyme a dit…

Voilà un homme en marche vers la guérisson.Je vois que le désert fut une belle station ds le mouvement de ta vie.
Ultréia!Georges et Merci

Anonyme a dit…

Cette immensité sur la photo et dans le commentaire de Georges, cela me ramène au très "beau livre de Douglas :
"L'immensité intérieure".
J-p gepetto