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Donc après avoir quitté « notre groupe »….nous sommes partis en avions pour TIRUVANANTHAPURAM, puis taxi jusqu’à DERISANAMCOPE, petit village à 20mns de bus de NAGERCOIL….
Donc après avoir quitté « notre groupe »….nous sommes partis en avions pour TIRUVANANTHAPURAM, puis taxi jusqu’à DERISANAMCOPE, petit village à 20mns de bus de NAGERCOIL….
Ce qui m’a touchée, dans ce coin d’Inde où nous n’avons pas croisé un seul touriste en 3 semaines :
- L’accueil du Dr Mahadevan et de son équipe de médecins alors que nous n’étions pas prévus
- Les discussions avec les médecins (ils sont 4 permanents, plus les 3 ou 4 médecins en stage de médecine ayurvédique venus de l’Inde entière), très profondément investis dans leur tâche de soin à la personne et très concernés par l’autre dans sa globalité. Un des médecins avait près de son petit bureau la photo d’Amma, de Ramana Maharshi et de Yogi Ramsuratkumar
- La disponibilité des Indiens pour nous aider à trouver le bus, à descendre au bon arrêt, à nous laisser une place assise l’un à côté de l’autre (le plus souvent les femmes sont à l’avant et les hommes à l’arrière). Ah, ces trajets serrés les uns contre les autres avec ce sentiment profond d’humains attentifs, simplement ensemble !
- L’impression après une semaine d’être « du quartier » car tout le monde te salue dès que tu passes
- Les cadeaux reçus de gens qui n’ont RIEN, mais alors rien… : le vendeur-réparateur de chaussures qui passe 12 heures par jour les jambes croisées dans son échoppe au ras des voitures et qui ne demande même pas une roupie pour réparer ta chaussure, la vendeuse de banane à côté de « la clinique »qui m’offre un bijou sachant que nous partons, ce vieux Monsieur qui vient nous offrir des tranches d’ananas nous voyant attendre le bus dans la nuit à un carrefour perdu, cette jeune écolière qui nous invite chez elle car nous sommes sortis du bus ensemble et qu’elle nous voit errer sans savoir où aller…nous passons 2 heures avec toute sa famille à manger des noix de coco.
Ce qui m’a fait « travailler » :
- Les regards permanents, insistants, et nombreux dans le bus ou dans la rue….où certains jours tu n’as pas le cœur à être le point de mire et tu voudrais surtout être invisible : j’avais alors en tête le premier Accord Toltèque « Ne rien prendre personnellement » ! Cela marchait très très bien…
- Le nombre de promesses non- tenues : « on va faire ci, aller ensemble là, se voir, manger ensemble, venir vous chercher etc….vous amener telle chose à manger oui oui c’est sûr….. » et rien ne vient à l‘horizon….sauf au moment où tu ne t’y attends pas : « voilà il faut que tu viennes tout de suite cuisiner avec Chandra (la mère du Dr Mahadevan, belle femme au regard profond ) elle va t’apprendre à faire cuire le Rassam…. ». Là c’était vrai !
- Lorsqu’il fallait négocier l’ananas ou la noix de coco au prix local alors qu’ils t’annoncent le prix doublé : très bonne école de sentir quand il est juste de payer un peu plus ou bien juste le prix que cela vaut ….(Comme le dit Jean-Louis, dans le bus nous payons le même prix que les Indiens.)
- Dans « la clinique », tout se passe au milieu de tout le monde : patients, docteurs, familles des patients, et même si tu parles de tes hémorroïdes ou de ce que tu vas visiter dans l’après-midi , tout le monde est au courant …tu vois que cela ne change rien dans leurs regards, donc le sens de « moi -ma vie – mon œuvre » …..perd de sa force et rejoint le général. Cela fait juste simplement du bien !
- Le témoignage d’Emma, jeune médecin stagiaire, qui m’a raconté en détail son prochain mariage arrangé: le choix des parents, la rencontre en Octobre dernier avec celui qui va devenir son mari le 11 Avril prochain, l’amour qui naît entre eux car les parents ont bien fait leur travail de choix…et ont surtout respecté, écouté, accompagné leurs enfants dans leurs désirs de vie. La maturité de cette jeune femme de 24 ans m’a impressionné.
- L’importance de la famille dans la société Indienne…
Voilà un petit panel d’impressions d’un pays lointain mais familier, qu’il fait bon de découvrir ailleurs que dans les ashrams, et dont il fait bon de revenir pour en retrouver un jour peut-être l’infinie douceur au milieu de son immense et bruyant chaos organisé.
9 commentaires:
Très beau témoignage. Merci Sabine.
Albert
Merci Sabine...
Et bien ça déménage.Qui suis je en fait?
Ah! Sabine...quel VRAI témoignage, qui sent bon le vécu, et qui touche juste donc...
Pour te dire, j'irais presque en Inde!
Bisous*
Merci pour ces nouvelles, Sabine.
Apparemment, les prolongations ont été bonnes...
Je comprends, sens et re-connais "la douceur infinie" au milieu du chaos.
A tout bientôt.
Sylvie
Ah Sabine, te rencontrer avec Jean Louis à Tiru a été un grand plaisr, et c'en est un grand aussi de te lire dans ce témoignage qui m'est si familier!
quelle beau temoignage.Merci Sabine.
Sabine et Jean-Louis,
Quelle joie de vous retrouver sur le blog de temps en temps, vous qui avez prolongé le séjour "là-bas", dans cet autre monde qu'est l'Inde !
Merci pour cet émouvant témoignage, Sabine.
Je vous embrasse tous les deux.
Portez vous bien.
Steph 05
Impressive et juste au point. Bravo pour le récit
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