J’ai regardé hier le reportage " ayoreo " d’un monde à l’autre », où des Indiens du Paraguay, moins de 200, constituent une des dernières ethnies non contactées du monde. Ils sortent les uns après les autres de leur forêt ancestrale, chassés par les buldozers qui créent de nouvelles « exploitations » agricoles qui n’ont jamais aussi bien portées leur nom..
Les Ayoreo en sont réduit à creuser leur « tombe », des trous énormes où ils brûlent le peu d’arbres qu’on leur a laissé pour fabriquer le charbon de bois de nos barbecues…
Charbon qui 4 ct d’euro le Kg ne leur permet même pas de se nourrir.
J’ai écrit un texte sur ce qui me donnent la foi d’essayer d’être paysan malgré les embûches. Elles sont finalement bien mince au regard de ce que vivent certains, sur une terre que nous autres hommes dits « civilisés » avons décidé de sacrifier.
Que 2011 nous donnent la force de changer de paradigme et de nous réconcilier avec la Terre.
Voici ce texte, que j’ai librement adapté du livre « le sol, la terre et les champs » de Lydia et Claude Bourguignon (Ed. Sang de la Terre).
L’agriculture de demain devra être celle de la réconciliation de l’Homme avec la Terre.
« L’évènement de la pensée symbolique, plus abstraite et plus incarnée que la pensée rationnelle, éviterait de payer d’un prix trop lourd le secret du soleil ». Claire Besançon, Prométhée enchaînée.
« Heureux les fêlés, ils laissent passer la lumière » Michel Audiard
Après une très longue période où seuls la chasse et la cueillette existaient, l’être humain a progressivement rejeté les divinités qui se cachaient derrière chaque arbre des forêts, chaque plante et les a remplacés par des dieux habitants les cieux, qui nous donnaient la terre en pâture.
Nous avons alors défriché, labouré le sol et nous l’avons fécondé.
Ces pratiques agricoles ont bouleversé nos sociétés, qui, de matriarcales adorant la terre, sont devenues patriarcales vénérant le soleil.
Notre « indépendance » vis-a-vis de la Terre s’est accentuée avec les « progrès » techniques au point de pouvoir nous propulser dans ce cosmos qui nous fascine et de créer ces déserts qui nous éblouissent.
La Terre a alors connu ses premiers grands tourments dont elle commence à mourir.
Nous sommes des adolescents dans l’histoire « agricole » de la relation avec la terre. Nous sommes devenus dangereux, dépassés par la technique devenue trop puissante.
Notre technique a dépassé notre morale, elle est sans contrôle, laissant la pollution détruire celle qui nous accueille depuis deux millions d’années, la Terre.
Une nouvelle époque se dessine, celle où l’humanité toute entière devra dépasser ce stade « pubère » pour entrer dans l’âge de la maturité, celui de la sagesse, du respect de l’univers et de la vie toute entière. L’histoire porte en germe notre futur.
Cette civilisation se meurt, cette civilisation va mourir, il est temps de préparer la suivante.
Il ne s’agit pas d’aimer la terre seulement pour ce qu’elle nous donne mais pour ce qu’elle est.
Aimer, c’est reconnaître, c’est accepter la différence et le mystère. Respectons la Terre comme un être unique et reconnaissons humblement que nous ne la connaissons guère. La Terre n’en peut plus d’être exploitée, possédée. Elle a besoin d’être libre et sa liberté fera notre grandeur.
Accéder à cette nouvelle dimension demande un grand changement personnel, presque une métamorphose…
Découvrir notre rêve intérieur demande beaucoup de courage, d’autant que ce cheminement intérieur est solitaire. Il n’y a pas d’échappatoire, il faut aller seul vers le bruissement des feuilles mortes, vers le frémissement d’un roseau ou le silence de la forêt.
Ne nous leurrons pas, ce n’est pas de technique dont nous aurons besoin pour bâtir l’agriculture de demain mais de spiritualité pour découvrir le champ du rêve.
Vincent Thevenin, décembre 2010
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2 commentaires:
oui bien sur on ne peut être contre cette vision mais que doit on proposer pour une " terre libre "
je pense que l'on doit aussi arrêter de rêver la terre explose du nombre toujours galopant de ses habitants qui augmente de façon exponentielle
qui doit on laisser en route qui prendra cette décision ???
le celte
Les civilisations meurent les unes après les autres, c'est une loi.
La terre, elle n'a aucun besoin de l'humain, c'est l'homme qui la qualifie de libre, de ceci, de cela.
Elle ne mourra pas.
gjm
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