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" Haut dans le ciel flamboie l'écusson du soleil redoutable. Au sortir des bienfaisants ombrages, mille flèches de lumière criblent les paupières et embrasent la peau. Au long d'une pente douce, un vaste champ, qui fut de blé, étire ses chaumes déjà brûlés par la chaleur. Rabattant sur ses yeux la visière de son chapeau, Ghuilhem de Malpas se laisse glisser à bas de la selle. Il fait trop chaud pour accabler Midas (1) d'une charge inutile.
Ils descendent à pas lents, dans la bruyante fanfare des grillons qui s'ouvre et se referme sur leur passage. Et soudain, levant la tête, le troubadour découvre le but de leur voyage.
La citadelle de Termes, masse blanche haut perchée dans l'azur, semble une nef en forme de ville qu'un équipage céleste aurait fait se poser sur ce piton rocheux.
Voilà donc l'objet des convoitises des barons du Nord : un ingénieux tas de pierres empilées sur ces plus vastes pierres qui sont une montagne. Une astucieuse tanière, un nid savant où l'homme sans ailes, sans fourrure, sans crocs, sans griffes, protège sa fragile habileté contre ses prédateurs les autres hommes. Mais de la possession de ce gigantesque terrier en plein ciel dépend la jouissance de terres fertiles, de mines abondantes, de forêts giboyeuses génératrices d'un commerce florissant. C'est cela que veut accaparer l'Église de Rome. Afin de tirer le plus grand profit de toutes ces choses matérielles. Oui-da, un monde va finir et, dans son coeur mélancolique, Guilhem en berce l'agonie. Il a eu de la chance, ce monde lui fut doux. Mais fut-il si aimable qu'il vaille qu'on le pleure ? La disparition de l'humaine engeance tout entière vaudrait-elle que l'on versât une larme ?"
Requiem
Chap 38 Guilhem de Malpas, Le temps et les hommes
Ed 10/18 p 322
(1) son âne.
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Une superbe trilogie sur la fin d'un monde, celui de l'Occitanie des troubadours. Le personnage récurent est Guilhem de Malpas que l'on découvre enfant en 1165 - Angelus, - que l'on suit adulte en 1177 à la cour d'Ermengarde de Narbonne - Magnificat - et qui assistera en 1210 au siège de Termes lors de la Croisade menée par Simon de Monfort contre les Cathares. L'écriture est éblouissante, les personnages sont peints avec beaucoup de finesse. Le coeur est touché. Le spirituel est là en permanence.
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- En définitive, pourquoi être gentil ?
- Parce que c'est avant tout une expérience de liberté. Parce que c'est la certitude que tout reste possible, même le meilleur. La gentillesse est une force, la plus impressionnante qui soit. J'ai grandi à l'ombre de quelqu'un de bien, mais j'ai mis longtemps à comprendre que sa gentillesse était une force, et que c'était hurler avec les loups qui était une faiblesse. Les méchants ne sont ni fascinants, ni des battants ; c'est la gentillesse qui représente le plus grand pouvoir en ce monde. La gentillesse, quand elle est ce courage du bien, ce pouvoir de bien faire alors que tout pousserait à ne rien faire du tout. "
Laurence Devillairs
Propos recueillis par Marie-Laure Delorme
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Pas de citation du lundi ...
La paix n'est pas à Bethléem,
la paix n'est pas dans le monde,
Qu'elle soit dans nos coeurs !
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Les fans de Star Wars auront reconnu les maisons de Tatooine...
J'ai bien pensé à eux, en particulier mes enfants et petits enfants lorsque j'ai visité la partie des décors du film qui se trouve près de Nefta. L'autre partie est dans la région de Tataouine qui a donné son nom à la planète de Star Wars.
Nous y sommes allées en fin d'après midi. Une piste superbe que bordent au loin des montagnes grimpe sur une dune d'où on aperçoit ... les décors ? Non, ce que l'on voit en premier, ce sont les bus, 4x4, chameaux, voitures, motos, quads...des touristes français, italiens et surtout tunisiens venus comme nous dans ce coin perdu de désert !
Les décors sont derrière, entre les étals de vendeurs de chèches, roses des sables, poupées, porte-clefs.
Passée la minute de surprise - voire déception - je me suis laissée tranquillement aller à l'insolite du lieu, au charme du mélange des genres et j'ai comme tout le monde déambulé, pris des photos... dans la lumière dorée des fins de journées dans le désert. Car le désert est là, aussi, derrière, non affecté par l'agitation des humains.
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J'ai trouvé ce livre dans une brocante. Il a été écrit en 2002, après la mort de Massoud le 9 septembre 2001 et les événements du 11 septembre. De l'auteur, j'avais lu "Le cri Afghan"paru en 2021.Michael Barry est un fou d'Afghanistan, un homme qui aime ce pays, l'a sillonné de nombreuses années en tant qu'acteur humanitaire, parle le persan, est un spécialiste de l'art islamiste et de l'Asie centrale à la fois lettré et baroudeur. Il a approché Massoud avec quelque méfiance au début, voulant connaître l'homme derrière le mythe et se faire une idée par lui-même. Il décrit l'itinéraire de Massoud, son évolution, sa complexité. Son livre est à la fois très personnel et très documenté. Il arrive à mettre un peu de clarté dans ce jeu qui s'est joué entre l'URSS, le Pakistan, les USA, l'Arabie Saoudite et dont les conséquences se font sentir jusqu'à aujourd'hui. Il donne à voir "le monde", sa complexité mais aussi la simplicité des leviers qui font agir les hommes, en réalité toujours les mêmes : la volonté de pouvoir, l'attrait de l'argent, la peur... J'aime son portrait de Massoud, tout en nuance, pas d'hagiographie, mais l'évocation d'un homme debout, qui reconnait ses erreurs et qui accepte son destin, le rôle qu'il a à jouer, avec courage et élégance.
J'ai relu dans la foulée le livre de Christophe de Ponfilly. C'est bien du même Massoud qu'il s'agit. Le livre complète et explique les conditions de tournage du film du même nom. Un pur bonheur de lecture car la part belle y est faite aux paysages désertiques, étouffants en été, glacés l'hiver, à cette association si particulière d'esprit guerrier et de mysticisme du peuple afghan. Aux pires heures de la guerre, avant le déclenchement d'une opération, Massoud s'éloigne et va prier. Il est à la fois totalement investi dans l'action et semble-t-il en même temps dans un dialogue avec le divin qui est le fil directeur de sa vie...
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"La visée de l'art n'est pas la décharge momentanée d'une sécrétion d'adrénaline mais la construction patiente, sur la durée d'une vie entière, d'un état de quiétude et d'émerveillement."
Glenn Gould
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Pas de citation aujourd'hui car ce documentaire est encore visible jusqu'à ce soir en replay sur France.tv...C'est un film enthousiasmant : tous ces jeunes passent à l'action, ils n'attendent pas d'être grands, ils ne se plaignent pas, avec l'innocence et le feu de leur jeunesse, ils ne se demandent pas si c'est possible, ils font ! " On en a besoin, alors, il faut le faire ! "Ils fondent une école, un journal, une association, sauvent des gens en mer, font réviser la constitution de leur pays, fédèrent des personnes que tout oppose dans leurs communautés, utilisent la parole, le chant, la danse, certains ont un discours très politisé, d'autres pas. Ils font avec ce qu'ils sont, de tout leur coeur. Et Flore Vasseur les filme avec le même élan et la même générosité que celle qui les anime. Ils ont des moments de désespoir, mais ce qui les porte, c'est d'être ensemble et de sentir que leur but est "Bigger than us", "Plus grand que nous" ! Sacrée leçon de non égotisme. Regardez-les, ils sont inspirants. Si vous ne pouvez pas regarder le film d'ici ce soir, vous pouvez acheter le DVD. Un beau cadeau de Noël à offrir aux jeunes ...et aux moins jeunes..
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Malheureusement, ce livre ne semble pas disponible en France.Je l'ai rapporté de Tozeur et ne me lasse pas de le regarder : des photographies classiques et belles qui respirent l'amour du photographe pour son pays et les gens qui l'habitent. Du nord au sud, quelle diversité ! Des montagnes au désert en passant par des médina de toutes sortes, des ruine romaines au milieu des oliviers... de la beauté, aride ou douce, de la lumière et des sourires !
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Souvent dans le désert, alors que nous croyons être au milieu de nulle part - et d'un certain point de vue c'est vrai - une rencontre vient nous rappeler que le désert est habité, ou plutôt parcouru, sillonné. Alors qu'il est pour nous une terre vierge, un espace inconnu, il est pour les bédouins un lieu de vie et de passage. Nos guides et chameliers connaissent chaque dune, chaque endroit a un nom. Medhani a eu cette comparaison très parlante :" Toi dans une ville, tu connais toutes les rues et les maisons. Moi ici, je connais les dunes."
Un après midi, nous avons vu arriver des chamelles, puis sont apparus le berger et son fils. On est en novembre, et comme chaque année, les femelles qui vivent en liberté le reste du temps sont rassemblées. Celles qui sont en âge d'avoir un petit ou qui n'en ont pas déjà un dont elles s'occupent - le jeune reste 2 ans avec sa mère - sont montées par les mâles en décembre ou janvier. Elles donnent naissance un an plus tard. Le berger connaît chacune de ses bêtes, il sait où elles se trouvent, parce qu'il vient les voir régulièrement et aussi parce que d'autres berger les ont croisées - et reconnues grâce au marquage sur le haut de leurs pattes.
Une rencontre dans le désert, c'est un événement. On se salue longuement, on prend le thé, on échange les nouvelles, on rit beaucoup. Mohamed me dit que le berger est du village, c'est un cousin à lui."Est-ce que ça t'arrive de rencontrer quelqu'un qui n'est pas un cousin à toi ?" Il rit. Visiblement non. Ici tous ceux que l'on rencontre sont du village de Sabria ou des villages environnants, El Faouar, Gidma, etc. Et dans ces villages, tous ont un lien de parenté, parfois assez éloigné, résumé par le mot de cousin.
Et puis un peu avant le coucher du soleil, nous avons vu le berger, son fils et son troupeau partir, avec légèreté et élégance, comme ils étaient venus...
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C'est avec grand plaisir que j'ai retrouvé Walt Longmire, le shérif du comté d'Absaroka dans le Wyoming.Un Longmire blessé, physiquement et moralement par ses dernières aventures au Mexique qui l'ont confronté au Mal, un Longmire qui se sent vieillir et se détacher d'un monde dominé par l'ordinateur auquel il ne comprend rien avec une mauvaise volonté certaine... Son monde à lui, c'est celui des montagnes, les Bighorn dont la silhouette n'est jamais loin, celui du lien indéfectible à ceux qu'il aime, sa fille et sa petite fille, ceux qui travaillent avec lui, ses vieux potes, son guide spirituel Virgil White Buffalo. Mais il s'accroche Walt, il continue à croire en la loi, à l'incarner avec rigueur et humanité et à dresser sa silhouette massive face aux loups... pas l'animal solitaire et magnifique, 777M, qui le suit ou le précède dans les forêts reculées, non, des loups humains bien plus dangereux...Et on a envie à la fin de le remercier d'être ce qu'il est et de rester, avec tendresse et humour, droit dans ses bottes !
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"Mon coeur est devenu capable de toutes les formes.
C'est une prairie pour les gazelles et un couvent pour les moines chrétiens, un temple pour les idoles et la Kaaba du pèlerin, les tables de la Torah et le livre du Coran. Je professe la religion de l'Amour et, quelque direction que prenne sa monture, l'Amour est ma religion et ma foi"
Ibn Arabî ( XII-XIIIème siècle)
Cité dans Voyage en quête de lumière p 65
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