mardi 19 avril 2011

Je suis

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Q: Et qu'est-ce que la mort?
M: C'est un changement dans le processus de vie d'un corps déterminé. L'intégration cesse et la désintégration commence.

Q: Mais qu'en est-il du "connaissant". Disparait-il avec le corps?
M: Il disparaît à la mort, de la même façon qu'il est apparu à la naissance.

Q: Et il ne reste rien?
M: La vie reste. La conscience a besoin d'un véhicule et d'un instrument pour sa manifestation. Quand la vie produit un autre corps, un autre "connaissant" vient à être.

Q: Y a-t-il un lien causal entre les "corps-connaissants" et les "corps-mentals" successifs?
M: Oui,il y a quelque chose qu'on pourrait appeler le corps-mémoire, ou le corps causal : un enregistrement de tout ce qui a été pensé, désiré et fait. C'est comme l'agglomération d'un nuage d'images.

Q: Que signifie une existence séparée ?
M: C'est la réflexion, dans un corps séparé, de l'unique réalité. Dans cette réflexion le non-limité et le limité sont confondus et pris pour la même chose. La suppression de cette confusion est le but du yoga.

Q: La mort ne supprime-t-elle pas cette confusion?
M: Dans la mort, seul le corps meurt. La vie ne meurt pas, ni la conscience, ni la réalité. Même le corps n'est jamais aussi vivant qu'après la mort.

Q: Mais renaît-on ?
M: Ce qui est né doit mourir. Seul le non-né ne meurt pas. Trouvez ce qui jamais ne dort ni jamais ne s'éveille, et dont la pâle réflexion est notre sensation du "Je".

Ceci est le texte de couverture d'un de livres les plus célèbres de la spiritualité contemporaine. J'ai souvent hésité à publier ce texte sur le iPapy car c'est un passage qui peut être très déroutant. Ce gros livre de 600 pages est lui-même déroutant. Je l'ai lu plusieurs fois, mais ce n'est qu'à partir de 1993 et avec la clé de ce cher Douglas que j'ai pu commencer à "entrer" dans ce monument. Il est d'ailleurs question de Douglas en page 124 et si vous lisez attentivement vous croiserez Frédéric Leboyer au fil des conversations. C'est assurément un gros morceau mais il est bon de s'y frotter.
Bon courage,belles découvertes, bonne nourriture, bonne friction.

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4 commentaires:

Anonyme a dit…

Une amie me l'a offert il y a une dizaine d'année...il est resté mon Livre de chevet pendant longtemps ... cela me redonne envie d'y plonger comme dans une source de jouvence ... Merci alain.
catherine-gandha

gege a dit…

oui,un livre de chevet pour s`y replonger encore et encore ,de toute facon ces livres nous ramenent instantanement,a qui nous sommes vraiment ,vraiment. encore merci beaucoup a Douglas et a toi Alain.

Anonyme a dit…

Je n’ai jamais lu Nisargadatta Maharaj, mais j’ai passé pas mal de temps à me poser des questions de ce type. Voici comment pour le moment j’interprète ça en comparant la réalité à un espace.

Soit R la réalité ou totalité de ce existe, soit M une petite partie de cette totalité (la matière). Dans ce cas « naître » signifie que la conscience adopte un angle de vue (au moyen de l’interface qu’est le corps physique) qui fait qu’elle ne peut pas voir au-delà du petit espace M. « Mourir » signifie que la conscience quitte cet angle de vue particulier ; ce qui a pour conséquence de laisser se défaire l’organisation structurelle du corps physique dont les composants servirons à autre chose (puisque rien ne se perd).
Rien ne peut être en dehors de R ou séparé de R, mais la conscience peut prendre M pour R, c’est-à-dire une petite partie de la totalité pour la totalité. Au moment de mourir, quitter un angle de vue particulier ne signifie par forcément adopter l’angle de vue qui permettra d’embrasser la totalité, mais cela pourrait par exemple signifier adopter un autre angle de vue partiel permettant la vue sur un espace E, peut-être mois petit que M, mais qui est encore bien restreint par rapport à R. Et probablement faut-il prendre en compte le désir de revenir examiner « au plus près » cet espace M qui fascine tant, jusqu’à ce que la fascination se soit dissipée, érodée…

Pierre

Anonyme a dit…

En ce jour 19 avril, anniversaire pour moi l evocation de ce livre me renvoie comme un clin d oeil,à celui que tu m avais offert vingt ans plus tot Merci Alain, Pranam François