Cadeau

Le cadeau de cette journée à Chennai, c'était la messe en Tamoul à la basilique San Tome sur Marina Beach. Très émouvant, ces femmes en saree et ces hommes à la moustache si typiquement indienne qui récitent le Notre Père avec ferveur. Du coup, nous sommes restés. Bien sûr l'homélie est restée une simple musique de mots, mais pour le reste nous avons dit les prières en français et c'était si beau de reconnaître les gestes qui invitent au mystère de la communion.
Quelques différences avec l'atmosphère de la France. L'église n'est pas pleine car elle est très grande, il y a du monde et beaucoup de personnes jeunes. La musique est omniprésente, une musique préenregistrée, avec entre autre les instruments qu'on utilise pour chanter les bajans et les voix haut perchée et si particulières des indiennes. Le Christ monochrome occidental, au corps dénué et souffrant, le crucifié dont la tête penche sous le poids du supplice, celui-là est est sur le côté du choeur. Au milieu, trône, un Christ en majesté dont le corps habillé de rouge et de blanc cache presque la croix et dont les bras ouverts accueillent les fidèles. Nous sommes en Inde : la statue est entourée de guirlandes de lumière, des fleurs et des bougies très colorées ornent l'église. Les trois jeunes enfants de choeur ont le teint très foncé des indiens du sud. Tout le monde chante, récite les prières et oh, miracle c'est une église où on s'agenouille : les petits bancs à cet effet sont rembourrés et les femmes en particulier les utilisent souvent.
Un très beau moment de communion. L'évidence que la ferveur de cette messe est la même que celle des temples hindous et que par delà la forme du culte elle s'adresse à la même Réalité Ultime et vient de la même Présence.