samedi 28 juillet 2007

Oscar et la mort



Fermer le fenêtre Recueilli dans une unité pour malades d'Alzheimer à Rhode Island, il présente la particularité incroyable d'identifier les patients dont la mort est imminente. Milne/AP

« OSCAR arrive devant la chambre 313. La porte est ouverte, il entre. Mme K. est allongée paisiblement sur son lit et respire doucement. Autour d'elle, les photos de ses petits-enfants et une de son mariage. Malgré ces souvenirs, elle est seule. Oscar saute sur le lit, renifle l'air et marque une pause, histoire de considérer la situation. Sans plus hésiter, il fait alors deux tours sur lui-même pour se lover contre Mme K. Une heure passe. Oscar attend. Une infirmière entre, vérifie l'état de la malade et note la présence d'Oscar. Préoccupée, elle sort et commence à passer des coups de téléphone. La famille arrive, le prêtre est appelé pour les derniers sacrements. Le matou ne bouge toujours pas. Le petit-fils de Mme K. demande alors :»Mais que fait le chat ici ?* Sa mère, maîtrisant ses larmes, lui répond : »Il est là pour aider grand-mère à arriver au paradis... * Trente minutes plus tard, Mme K. pousse son dernier soupir. Oscar se lève, sort à pas de velours, sans que personne ne le remarque... »
Une fois n'est pas coutume, la prestigieuse revue médicale américaine The New England Journal of Medicine, dans son dernier numéro, loin de ses articles austères, a choisi de publier l'histoire vraie et touchante d'un petit chat pas comme les autres. Recueilli dans une unité pour malades d'Alzheimer à Rhode Island aux États-Unis, il présente la particularité incroyable d'identifier les patients dont la mort est imminente et de se blottir alors contre eux pour leur apporter un ultime réconfort. Il s'intéresse à chaque patient, mais ne s'installe sur leur lit que lorsque le moment fatal est arrivé. Le docteur David Dosa, gériatre à l'hôpital Rhode Island de Providence, travaillant dans cette unité, décrit avec précision dans le New England comment ce chat a transformé les pratiques de fin de vie, en prévoyant les décès, permettant d'organiser l'appel aux familles et les derniers offices religieux.
« Un indicateur quasi certain »
Quand les employés de cette maison de retraite de la ville de Providence ont recueilli le petit chat Oscar, ils étaient loin d'imaginer que ce dernier leur indiquerait, avec une fiabilité jamais démentie, le prochain patient qui passerait de vie à trépas. L'animal, âgé de deux ans, tigré et blanc, a été adopté par le personnel de l'unité de soins spécialisés dans la maladie d'Alzheimer situé au troisième étage. Selon David Dosa, Oscar fait des rondes régulières, observe les patients, les renifle avant de passer son chemin ou de s'installer pour un dernier câlin. Il lui est arrivé d'accompagner jusqu'à leur ultime demeure des mourants qui, faute de famille, seraient morts tout seul.
Ses prévisions se sont révélées jusqu'à présent si exactes que, dès qu'il se blottit contre un patient, les soignants contactent les proches. « Personne ne meurt au troisième étage sans avoir reçu la visite d'Oscar, écrit David Dosa. Sa seule présence au chevet d'un patient est perçue par les médecins et les soignants comme un indicateur quasi certain d'un décès imminent. »
Jusqu'ici, il a supervisé la mort de plus de 25 pensionnaires, selon David Dosa, qui a précisé de ne pas pouvoir fournir d'explication aux capacités divinatoires du chat. Oscar a-t-il des dons particuliers ? Cette histoire permet de méditer en tout cas sur l'impact des animaux de compagnie dans certaines structures destinées aux personnes âgées.
Les chats, animaux particulièrement affectueux, pourraient jouer un rôle de réconfort pour ces malades atteints d'Alzheimer que la démence éloigne du monde rationnel. L'agence d'hospitalisation locale, en tout cas, a pris la mesure du rôle d'Oscar puisqu'elle a fait graver ces quelques mots sur le mur du service : « Cette plaque récompense Oscar le chat pour ses soins dignement compassionnels. »

lu dans le Figaro et envoyé par Laurent, merci !

8 commentaires:

Anonyme a dit…

La question que je me pose, c'est qu'est-ce qui pousse Oscar à partager les derniers instants de la vie de ces personnes ?
ça m'interpelle d'autant plus que je viens de commencer un stage pratique dans le domaine de l'accompagnement de personnes en fin de vie, et bien-sûr je me pose des questions sur mes propres motivations.
je suis sûr qu'Oscar aurait beaucoup de chose à m'apprendre !

Anonyme a dit…

Je suis ébahi.
Cela me rappelle :Oscar et la dame rose.
Merci Laurent!!!!

Anonyme a dit…

Mystère de la vie! Je me sens vraiment petit dans mon degré de compassion et de ressenti !!!
à props d'Oscar et la dame rose, la pièce de théatre avec Danielle Darieux (seule en scène) est passée sur la 3 lundi dernier, à Oh30. La technologie n'a pas permis l'enregistrement. De plus, j'étais chez Stéphane, ce que je ne regrette pas !!!

Anonyme a dit…

Dans son petit appartement triste et solitaire, mon père avait un chat, Oscar...
Je l'ai entendu plusieurs fois dire que sans lui il serait mort, et je sais que c'est vrai.
Aujourd'hui mon père est mort, et le chat Oscar a une 2ème vie, avec jardin et amis, chien et perroquet pour compagnie joyeuse...
Merci Oscar, pour papa...

Anonyme a dit…

J'ai bien lu que cela se passe dans une ville nommée Providence...

Anonyme a dit…

Mon épouse a une chienne qu'elle a recueillie tout bébé. Elle est très présente, cela je le perçois quand nos regards se rencontrent. Et comme dirait Douglas, elle partage avec nous la même véritable nature. Cependant je ne sais comment elle vit cela et cependant elle capte parfois nos intentions et notre humeur présentent instantanémént. Donc ce chat qui vit l'ouverture naturelle est relié.

Chris a dit…

Et les patients, ils ne sont pas mort de frousse quand ils voient arrivés le chat? Ca pourait expliquer le mystère. Les patients se mettent à désespérer en silence au fur et à mesure que les heures passent, leur état psycologique empirent et ils finisent par en mourrir... C'est glauque mais ça expliquerait tout. A zut j'ai omis le fait que les patients sont en phase terminale d'Alzameir...Dommage tout le raisonnement tombe à l'eau.

Chris a dit…

Pour ma part j'ai eu vent de ce chat en regadant les news à la TV à Sydney. C'était quasiment à la une du JT. Et on se plaint de TF1...