Douce Identification

Je sors de la projection du dernier opus de l'agent secret 007 "Casino Royale". Les héros de mon enfance sont morts depuis longtemps. Ils s'appellaient Gary Cooper, Burt Lancaster, Robert Mitchum, John Wayne et quelques autres. Lorsque je sortais du cinéma, après "Le train sifflera trois fois", "Rio Bravo" ou "La rivière sans retour", je marchais au milieu de la rue (c'était possible à l'époque) et j'écartais un peu les deux pans de ma veste pour dégager l'accés à une paire de colts imaginaires au cas ou un méchant ce serait présenté pour me barrer le chemin. Moi si timide à l'époque j'étais prêt le temps d'un rêve à défier la terre entière. Ah! l'attendrissant souvenir de cette puissance virtuelle venue de cette douce identification. Et bien, mais que ça reste entre nous, j'ai senti un peu ça ce soir avec James. Oui, un peu, je n'ai pas marché au milieu de la rue parce qu'il pleuvait, et je n'ai pas écarté les pans de ma veste, je n'avais qu'une polaire sans manches et puis de tout façon, James n'a pas de Colt Remington. C'est un bon film efficace, qui ne vous lâche pas, qui vous mets la pression du début à la fin. De très belles images, ah! l'Italie que je ne connais pas! Peu de gadjet, ce Bond là a surtout des couilles, et une musculature de champion. La belle de service est très brune, très belle aussi évidemment et l'amour est là. Et puis j'ai trouvé une belle idée de cadeau pour une autre brune, très belle que j'aime. Rien que pour ça ce "Casino Royale" valait le déplacement à Valence et les 9 euros. Et je me rappelle que "Casino Royale" a été mon premier Ian Fleming. Merci James.
My name is Bayod, Alain Bayod..................je marche au milieu de la rue......................attention les méchants