Francis Cabrel, philosophe existentiel
Marqué par le style habituel de l'enfant du Sud-Ouest, son nouvel album « Des roses et des orties » surprend surtout par les thèmes abordés, à commencer par la religion et le sens de l'existence
Etrange collusion de l’essentiel et de l’artificiel. Dans son nouvel album qui sort lundi 31 mars, Francis Cabrel affronte, au rythme des guitares, les questions existentielles qu’il n’avait jamais traduites en chansons.
Vers quel monde, sous quel règne et à quel juge sommes-nous promis ?
À quel âge, à quelle page et dans quelle case sommes-nous inscrits ?
Les mêmes questions qu’on se pose/On part vers où et vers qui/Et comme indice pas grand-chose/Des roses et des orties », s’interroge-t-il dans Des roses et des orties, le meilleur des morceaux ayant donné son titre à ce nouvel ensemble de treize chansons.
À quel âge, à quelle page et dans quelle case sommes-nous inscrits ?
Les mêmes questions qu’on se pose/On part vers où et vers qui/Et comme indice pas grand-chose/Des roses et des orties », s’interroge-t-il dans Des roses et des orties, le meilleur des morceaux ayant donné son titre à ce nouvel ensemble de treize chansons.
La réflexion, d’une belle profondeur, invite à la méditation, à cette écoute prolongée qui nourrit les questionnements personnels.
Une seule et unique écoute dans un cinéma parisien
Mais les oukases des maisons de disques et les diktats des faiseurs de marketing ne s’accommodent pas de ce genre de considération philosophique. Pour apprécier le nouveau Cabrel, il aura fallu donc se contenter d’une seule et unique écoute, dans un cinéma parisien, à deux pas de la Sorbonne.
Drôle d’endroit pour la musique… Entre champagnes et petits fours, les journalistes furent donc sommés de fonder leur jugement sur leur première impression, après un mot introductif de l’artiste d’une extrême concision.
Juste le temps de rendre hommage au guitariste Michel Françoise, directeur artistique de l’album, dont l’instrument favori imprègne l’ensemble des mélodies.
Il réinterroge ses convictions
Si le piano est effectivement moins présent, la tonalité générale ne tranche pas fortement avec l’univers habituel de l’habitant d’Astaffort, dans le Lot-et-Garonne. Rythmes d’une tranquille douceur, arrangements aux accents de blues séduiront les fidèles de Cabrel, à défaut de les surprendre vraiment.
Hormis peut-être dans Madame n’aime pas, fantaisie pleine d’humour sur les instruments de musique, l’originalité se niche d’abord dans les sujets abordés par l’artiste, quatre ans après Les Beaux Dégâts. Cabrel s’intéresse aux clandestins africains (dans l’ironique African Tour), s’interroge sur le destin de la mère biologique de sa petite fille adoptive (émouvante Mademoiselle l’aventure) et embrasse l’inquiétude générale d’une époque sans repères, sur un mode poétique qui n’exclut pas la force de l’engagement.
À 54 ans, il tourne surtout les yeux vers le ciel et réinterroge ses convictions. Sans virulence, Cabrel confie ses doutes. « On prie sans beaucoup de résultats, alors je m’interroge…, explique-t-il à propos du Chêne liège, l’un des titres où il évoque les croyances. Je ne suis sûr de rien, je dis simplement que je ne trouve pas la solution à nos problèmes du côté de la religion. Je pense que les solutions sont plus terre à terre. Mais j’espère me tromper. »
Bruno BOUVET
7 commentaires:
Tiens, interessant !
Te souviens-tu Ypapy de "Petite Marie, m'entends-tu ?"
Cabrel, musicien, poête, interprête, avec du sens, de la simplicité, de l'engagement,un cas rare et précieux. Et c'est souvent beau!
Ahhhh ! Cabrel ! Je ne loupe aucun de ses albums...
Ah, "Petite Marie m'entends-tu , je vais la chercher sur Youtube.
Valérie, je t'offre l'album
Bon, je vais demander à mon homme d'aller Fnaquer l'album à Lyon...
Merci de l'info!
Oh ! Merci papa ! Depuis le triple album acheté un certain 31 décembre (tu te souviens ?), c'est un peu comme une collection...
Eh, les filles, vous ne le trouvez pas terriblement beau et sexy, le Cabrel de 54 ans?
Oui, ceci est bien un commentaire ultra-superficiel, et qu'est-ce que ça fait du bien, aussi...
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