mardi 25 mars 2008

Vibrations...






Les vibrations du moteur des motos ont été sensualisées par BB, si sensible aux « trépidations de sa machine ».
Pour ma part, les vibrations ne font pas « monter des désirs dans le creux de mes reins » mais m’apportent une satisfaction gourmande et un ressenti de grande plénitude.

La proximité du moteur de ma moto me permet un contact proche avec le feu de la chambre de combustion et les explosions qui s’y produisent. 

La moto garde cette simplicité de conception où le confort ne nous éloigne pas de la sensation, et parfois j’ai l’impression de ressentir la force qui se transmet du piston à la roue, je sens la chaîne se tendre, les dents des pignons s’arquebouter dans l’effort, la gomme s’incruster dans l’asphalte avant que l’accélération se fasse sentir.

Chaque moteur a sa caractéristique et s‘exprime en vibrant à certains régimes, c’est une alchimie subtile et sensuelle que je suis heureux de retrouver comme le tressaillement de ma compagne sous ma caresse. La Freewind , gros mono de 650 cm3, s’ébroue dans les bas régimes. Souvent dans ces sorties de virage où j’ai laissé baisser le compte tour dans un ralenti planant, le moteur se réveille et reprend avec la force tranquille d’un sprinter trop lourd tirant sur la chaîne. 

J’ai eu une BMW 100 GS au ralenti tellement faible que, en redémarrant au feu, elle s’ébrouait comme un cheval que le selle démange, entraînée latéralement par son flat twin.

 Les petites cylindrées demandent à être acculées dans les tours pour se mettre en colère et de leur voix haut perchée m’emporter, surpris. 

Jean-Baptiste Daubree

5 commentaires:

Anonyme a dit…

Encore un beau texte ! bonne route, Jean-Baptiste

Anonyme a dit…

Jacques Casterman rappellait en Janvier à Hauteville combien il est important " d'habiter ce corps qu'on est ". En lisant ce texte, je me rappelle ces sensations physiques de la moto ...comme quoi la saddhana a bien des composantes, y compris les plus anodines...

Anonyme a dit…

Chacun ses sensations physiques. Pour moi en mécanique le flat-four de l'Alfa, qui se réveillait vers 2200 t/mn ; quel plaisir pour l'oreille. Plaisir que j'ai partagé avec ma prof. de piano, fan des Alfa et son mari Mécanicien Aviation.
Sans motorisation : les sensations à ski de fond, où est le frein ? SVP. Et le summum, les sensations en dériveur 420, X4... et un peu de Yole OK sorte de Ferrari de la mer !

gjm

Anonyme a dit…

Un ami m'a prêté sa Harley et là j'ai découvert ce que le mot vibrations signifiait...avec un bruit extra et très sécurisant parce que les automobilistes l'entendent de loin.

Anonyme a dit…

Tiens B.B tout contre la bécane, c'est du Bhoga-bhoga plein pot, l'alliance des deux, c'est l'explosion...
J-P pleinpot-petto