Méditation du Lundi avec Corinne, un peu en avance pour cette fois. Bonne pratiqueÊtre tranquillement assis dans la posture.
Et faire l’expérience de la Présence.
C’est juste cela dont il s ‘agit.
L’immobilité de la posture, les yeux fermés c’est ce qui permet de simplifier encore, de retourner au simple.
De se retourner vers ce qui est simple.
Le mouvement, le spectacle de toutes les formes nous dispersent, nous divertit. Il ne s’agit pas de créer une expérience artificielle, mais simplement, en simplifiant le spectacle de faire l’expérience de ce qui est toujours là. Dans un laboratoire quand on observe un phénomène, on ne crée pas le phénomène. On simplifie ce qu’il y a autour pour l’observer .
C’est ce que fait la posture : elle nous simplifie .
Simplement assis, posé sur le sol, tranquillement en équilibre, avec le moins de tension possible. Simplement sentir le point d’équilibre entre la bascule du bassin et l’empilement des vertèbres. Si le bassin s’ancre vers le bas, vers la terre, alors la colonne vertébrale est dans la position juste, elle s’élève. Qu’est-ce qui nous reste du mouvement ? La respiration.
Au cœur de l’immobilité, le mouvement de la Vie, qui sous-tend tout, toutes nos activités, toutes nos pensées, toutes nos émotions, toujours présente. Qui accompagne tout, qui s’adapte à tout. Les yeux fermés, simplement être dans la respiration.
Pas respirer, respirer est une action.
Être dans la respiration. Avec l’évidence qu’elle ne m’appartient pas. Qu’elle est le lien de « moi » avec la vie. Qu’elle est le lien ou le témoin de ce corps. Ce qui témoigne qu’il est vivant. Elle ne m’appartient pas. Ce corps, « moi », ne décide rien.
Être dans la respiration c’est être dans la Présence. La présence à notre existence physique, concrète. La présence au mystère de Dieu. La présence à ce qui anime cette existence. C’est vraiment le cœur du Mystère, parce qu’il n’y a aucune distance. Aucune distance. Est-ce qu’il est possible de séparer, de mettre une distance entre la respiration et le corps ? Entre la respiration et la Vie ? Cette respiration, est la Vie et ce corps est la Vie. Et tout ce qui est perçu est la Vie. Sans aucune distance.
Faire l’expérience de la Présence, de la Vie, ce n’est pas prendre du recul pour voir, pour se rendre compte. La conscience n’est pas un recul.
La conscience est une Présence.
Et dans la Présence il n’y a aucun recul.
ICI, dans l’expérience, les sensations, les pensées, les émotions, SONT. Et la présence n’est pas différente d’elles. La Présence n’est pas autre chose que ce qui est perçu, ICI, directement. La Présence n’est pas un état autre que l’état de maintenant. La Présence est toujours là. Mais nous nous pensons absents, ailleurs. Dans l’expérience, il y a contact avec cette présence. Dans la pensée, on se débranche ; Et pourtant, dans l’expérience de la pensée, il y a la présence. Dans l’expérience de l’émotion, dans l’expérience complète, sans protection, sans distance, il y a la Présence. Comme dans l’expérience de la pensée il y a la respiration, comme dans l’expérience de l’émotion il y a la respiration.
Et si nous ouvrons les yeux, dans l’expérience de ce spectacle, il y a la respiration, il y a la Présence. En ouvrant les yeux, le spectacle des formes s’est beaucoup enrichi. Ce qui perçoit n’a pas changé, la Présence qui perçoit n’a pas changé.
Quand tout à l’heure nous allons nous mettre en mouvement, cette Présence sera toujours là, immobile et dans le mouvement, sans aucune distance. Silencieuse et dans la parole, sans aucune distance. Les yeux lorsqu’ils sont ouverts, naturellement s’orientent devant. Devant il y a ce qui est perçu : des couleurs, des formes… Qu’est ce qui perçoit ? En retournant le regard, qu’est ce qui est vu ? Est ce qu’il y a une distance entre ce qui est vu en retournant le regard et le spectacle ?
Aucune distance. Juste une présence.
Juste LA Présence.