vendredi 9 novembre 2007

Azelraf



Cette dernière randonnée-retraite dans le Hoggar aura surtout été pour moi l'expérience du Chameau.
Je ne suis jamais monté à cheval, sauf une petite rando en famille il y a un an, autour de Romane cavalière confirmée. Je n'avais donc aucune expérience et la formation donnée par nos amis
Touaregs était réduite au strict minimum : " Croise les jambes et pose les pieds sur le cou du chameau".


Les premiers jours ont été un peu compliqués, difficultés justement à bien positionner les pieds, mauvais contrôle de l'animal dans les passages d'oued et je dois l'avouer une appréhension certaine dans les grandes descentes. C'est grand un chameau, je trouvais que j'étais placé bien haut, que certains sentiers étaient bien étroits,certaines descentes bien raides et certains ravins bien profonds et que et que, la trouille quoi! Si on rajoute à ça le temps qu'il m'a fallu pour faire le deuil de la marche avec le groupe, vous comprendrez que le début du séjour a été un peu difficile.

Et puis quasiment d'un coup tout c'est mis en place et le plutôt pénible est devenu très agréable. En fait comme Gérard l'a découvert en même temps que moi, il s'agit de retrouver la posture de méditation. Laisser le bassin se placer prés du pommeau , reconstituer le
creux lombaire et laisser la colonne se placer en équilibre en oubliant le dossier qui sert rarement d'appui. Voilà , ensuite, au fil de quelques 40 heures de selle, j'ai pu (un tout petit peu) approfondir, améliorer ma relation avec l'animal.




Entayent, notre guide avait choisi pour moi un chameau alezan (d'où son nom: Azelraf), pas trop grand, facilement reconnaissable et très doux. Pas du genre à prendre le galop (Mon Dieu heureusement) pour un rien. Jean-Pierre l'a baptisé Rantaplan pour sa placidité et sa tendance à n'en faire qu'à sa tête. Au final j'ai vraiment beaucoup apprécié cette expérience. Faire confiance à l'animal, entrer en relation avec lui, pour finalement collaborer, être UN avec.



En fait je réalise que ce que m'a permis Azelraf, c'est le passage ,dans une expérience très concrète, de multiples refus à l'acceptation totale de la situation. Comme quoi un chameau aussi peuvent être un upa-gourou. L'idée d'une Méharée commence évidemment à faire son chemin....
Merci Azelraf, vous n'avez pas fini d'entendre parler de chameau sur ce blog.

12 commentaires:

Anonyme a dit…

merci Alain pour ce partage
donc 40h de méditation ?
Pranam.
martine B

Anonyme a dit…

Bravo à vous deux, qui avez su "transformer l'essai" et faire de cette situation nouvelle une occasion magnifique de pratique. J'en souris de joie.

Des gens comme Entayent, il y en plein autour de la planète, souvent dans des lieux de vie où l'homme est resté proche de son environnement. Jaï, dans la forêt de la mata atlantica Brésilienne, Ernesto dans les Canyons de la Sierra madre au Mexique m'ont ainsi permis de ressentir la même impression que celle que tu évoque Corinne. Humilité, présence, simplicité et adaptation permanente.
Le 1er m'avait dis quand je vivais dans les Alpes "vous voulez dompter la montagne, vous ne savez pas vous dompter vous même". Le second:" J'ai l'eau, l'air, la terre, ça me suffit pour être heureux;"...pas glop

jmarc

Anonyme a dit…

Excellent.
Merci pour le partage de cette expérience Alain.
Michelle

Anonyme a dit…

Merci à Alain qui dit merci à Azelraf, qui a été son upa gourou pendant une semaine. L'Autre, humain ou pas, nous apprend toujours beaucoup sur nous.
Et tout est là dans cet expérience, passer de la peur à la confiance, de la tension du refus à la détente de l'acceptation.
Tout simplement magnifique.

Catherine Bondy:Psycho-Praticienne et Peintre. a dit…

ça doit aider pas mal d'être non seulement dans l'expérience , mais dans l'intention de transmettre et de partager point par point ce qui se vit à l'intérieur ...
n'empêche que ... total respect, alain.
( comme on l'entend dans le langage des ados ! )

Berit a dit…

quelle belle experience Alain.
Il n'y a pas de fin pour apprendre,
pour la pratique.

Valérie a dit…

Je te trouve trés beau sur Azelraf papa ! On sent à travers les photos (avec Joseph on adore celle où tu lui caresse la tête) une belle complicité !

Anonyme a dit…

Yé souis en train de rigoler en imayinant Azelraf pris soudain d'un grand galop et toi accroché à son cou!
Bon sinon yé souis en admirationé dévant la beauté du tout : les yens, les payssages.....les zanimaux à bosses. Magnifique!

Acouphene a dit…

Etre accroché à la vie de chameau quotidienne où se laisser porter par les bosses ?
Merci pour ces partages, Alain et Corinne

Anonyme a dit…

Merci pour ce beau et édifiant partage, ipapy...

Anonyme a dit…

merci pour ce partage d'une si belle expérience.
Laisser le temps au temps surtout pour l'acceptation.
Les photos sont magnifiques et me transporte d'un coup dans une autre dimension, l'immensité, la lenteur encore.
Merci
Isabelle au bois dormant

laurence a dit…

Beau témoignage, beaux commentaires, merci à tous, et à Carmen pour nous faire imaginer, façon bande dessinée, Alain sur le chameau! Je m'étais déjà marré avec l'épisode moto, mais le même en chameau, c'est encore plus savoureux!