mercredi 30 avril 2008
Une bonne méditation
Bien assis, en équilibre sur de bonnes bases, la colonne vertébrale s’est posée d’elle-même sur le bassin.
La tête est en équilibre, également, sur les épaules. La respiration est fluide, régulière ; elle est libre, elle se ralentit d’elle-même pour se mettre en cohérence avec les mouvements internes du corps. Les battements cardiaques sont réguliers et paisibles.
En entrant plus profondément dans la posture, j’observe mes bras et mes jambes se détendre au point de ne plus être perceptibles : ils semblent avoir cédé la place au vide. Le souffle s’est placé dans le ventre. Le visage, détendu dans un premier temps, disparaît lui aussi complètement. Les pensées sont absentes du champ de la conscience et ont laissé place à la seule perception, au ressenti, aux sensations. « Je-suis-ici-à-méditer » disparaît au profit de « ça-médite ». Ca c’est une bonne méditation….
Et puis certaines fois. Les jambes et le dos sont plus raides, l’abandon plus difficile. La respiration est parfois irrégulière, thoracique ; toute la volonté ne suffit pas à retrouver la descente du souffle dans le ventre. Les pensées sont omniprésentes, débridées : sitôt passée, la première pensée fait place à une seconde, puis une préoccupation arrive, et un souvenir… L’harmonie des rythmes internes ne se fait pas. Les muscles du visage ne se détendent pas. Ou alors c’est un demi-sommeil qui m’emporte ou une douleur qui me tracasse… Et ça aussi… c’est une bonne méditation !
Parce que je suis ici, présent, simplement présent Parce que je ne juge pas ce qui se présente Parce que je ne rejette pas ma déception Parce je ne saisis pas ma déception, pour en faire quelque généralisation sur moi-même Parce que je laisse passer l’idée de Bien et de Mal, comme les autres idées Parce que je n’attends rien.
Et puis, à dire vrai, il n’y a peut-être pas de bonne méditation…
Laurent Sarthou
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mardi 29 avril 2008
Allaitement
.
Or certaines boissons végétales fabriquées à partir de graines ou de céréales sont improprement dénommées « laits végétaux » (amande, noisette, avoine, châtaigne, soja).
La confusion est de faire croire aux consommateurs qu’ils sont équivalents (même couleur, même dénomination) alors que leurs apports nutritionnels sont très différents. Outre le risque allergique lié à l’introduction trop précoce de ce type d’alimentation, ces « laits » ne répondent pas aux besoins nutritionnels spécifiques du nourrisson. L’alimentation du nourrisson est exclusivement lactée au moins jusqu’à cinq mois, le lait représentant l’essentiel de l’apport énergétique, protéique et calcique. Toute substitution non conforme et non adaptée à ses besoins peut entraîner des carences, notamment en calcium et en acides gras essentiels.
Le lait de châtaigne est très pauvre en lipides : 0,3 g/100 ml contre 3,5 pour le lait de femme. Ces préparations sont très sucrées : 14,9 g/100 ml pour l’amande, 22,7 pour la châtaigne, contre 7,5 g/100 ml pour le lait de femme. Par ailleurs, l’amande et la châtaigne, du fait du risque allergique, ne doivent pas être introduits dans l’alimentation du nourrisson avant l’âge de un an.
On trouve de plus en plus, dans des magasins diététiques, ces « laits » de châtaigne, amande, riz, avoine, noisette ou soja, sous forme de poudre ou de liquide.
Le meilleur lait pour le petit de l’homme est le lait de sa mère, car il répond à ses besoins nutritionnels spécifiques. Les progrès considérables de l’industrie agro-alimentaire ont permis de s’approcher de plus en plus du lait de référence, le lait de femme, à partir du lait de vache. Tous les aliments destinés à l’enfant doivent obéir à un certain nombre de dispositions réglementaires européennes qui sont l’objet d’arrêtés (arrêté du 11 janvier 1994 modifiant ceux du 1er juillet 1976 et du 30 mars 1978)
Les préparations pour nourrissons ont un taux de protéines abaissé par rapport au lait de vache (1,5-2,1 contre 3,5) et sont enrichies en acides gras essentiels, notamment en acide alphalinoléique, nécessaire à la croissance cérébrale ; elles sont aussi supplémentées en vitamine D et en fer.
Par rapport au lait de mère, ces « laits végétaux » sont trop sucrés, carencés en acides gras essentiels et en calcium, et contiennent des protéines de moins bonne qualité. Le lait de châtaigne est quinze fois trop pauvre en lipides, de même que le lait de riz, par ailleurs très pauvre en calcium. Outre le risque allergique, ces laits ne répondent pas aux besoins nutritionnels du nourrisson et ne sont pas conformes à la réglementation 91/321/CE. Leur utilisation en alimentation infantile est déconseillée et dangereuse, à risque de carences en acides gras essentiels, en calcium et en vitamines.
LE SOJA
Le soja est la légumineuse la plus riche en protéines : 9,2 g/100 ml. Son aminogramme est différent du lait de mère, insuffisant en méthionine, L-carnitine, cystine et taurine. Il contient des phytates, qui diminuent la biodisponibilité du calcium, du fer, du zinc, du cuivre et du manganèse. Les préparations infantiles à base de soja (PIPS, il en existe plusieurs marques) doivent être distinguées des produits industriels à base de soja. Ces derniers sont obtenus à partir de jus de soja (tonyu) ou de broyage de graines additionnées d’eau puis centrifugées et filtrées. Ils ne sont pas adaptés aux besoins du nourrisson, car ils sont trop riches en protéines, pauvres en lipides et ont une teneur en acides gras essentiels, en calcium, fer, zinc et phytates non précisée.
Les PIPS sont enrichies en méthionine, carnitine, fer, calcium et zinc et ont un taux de protéines abaissé à 1,7- 1,9 g/100 ml. C’est la raison pour laquelle elles sont adaptées aux besoins nutritionnels du nourrisson et ont été recommandées par le Comité de nutrition de l’ESPGHAN en 1991 et 1996. Elles contiennent des phyto-oestrogènes (dont la plus connue est l’isoflavone) qui n’a jamais montré d’effets délétère sur la santé de l’homme, mais pour lesquelles le recul est insuffisant pour évaluer les répercussions éventuelles sur la fertilité. Ne sont recommandées que les préparations pour nourrisson à taux d’isoflavone abaissé.
Laurent SARTHOU, Pédiatre (d’après A. Elbez « Des « laits » qui n’en sont pas » Maisons-Alfort, et service de médecine néonatale, CHI, Créteil, Médecine et enfance février 2006.)
Merci Laurent
J’aimerais apporter un complément au descriptif des jus végétaux fait par Valérie le 17 avril. Ces préparations végétales ne sont pas sans risque lorsqu’elles sont utilisées pour des très jeunes enfants. Le cas d’Eliana Diskins, petite Australienne de cinq mois décédée de malnutrition sévère provoquée par une alimentation exclusive au lait de riz (avril 2003), témoigne de l’importance de la question pour la santé des nourrissons.
Or certaines boissons végétales fabriquées à partir de graines ou de céréales sont improprement dénommées « laits végétaux » (amande, noisette, avoine, châtaigne, soja).
La confusion est de faire croire aux consommateurs qu’ils sont équivalents (même couleur, même dénomination) alors que leurs apports nutritionnels sont très différents. Outre le risque allergique lié à l’introduction trop précoce de ce type d’alimentation, ces « laits » ne répondent pas aux besoins nutritionnels spécifiques du nourrisson. L’alimentation du nourrisson est exclusivement lactée au moins jusqu’à cinq mois, le lait représentant l’essentiel de l’apport énergétique, protéique et calcique. Toute substitution non conforme et non adaptée à ses besoins peut entraîner des carences, notamment en calcium et en acides gras essentiels.
Le lait de châtaigne est très pauvre en lipides : 0,3 g/100 ml contre 3,5 pour le lait de femme. Ces préparations sont très sucrées : 14,9 g/100 ml pour l’amande, 22,7 pour la châtaigne, contre 7,5 g/100 ml pour le lait de femme. Par ailleurs, l’amande et la châtaigne, du fait du risque allergique, ne doivent pas être introduits dans l’alimentation du nourrisson avant l’âge de un an.
On trouve de plus en plus, dans des magasins diététiques, ces « laits » de châtaigne, amande, riz, avoine, noisette ou soja, sous forme de poudre ou de liquide.
Le meilleur lait pour le petit de l’homme est le lait de sa mère, car il répond à ses besoins nutritionnels spécifiques. Les progrès considérables de l’industrie agro-alimentaire ont permis de s’approcher de plus en plus du lait de référence, le lait de femme, à partir du lait de vache. Tous les aliments destinés à l’enfant doivent obéir à un certain nombre de dispositions réglementaires européennes qui sont l’objet d’arrêtés (arrêté du 11 janvier 1994 modifiant ceux du 1er juillet 1976 et du 30 mars 1978)
Les préparations pour nourrissons ont un taux de protéines abaissé par rapport au lait de vache (1,5-2,1 contre 3,5) et sont enrichies en acides gras essentiels, notamment en acide alphalinoléique, nécessaire à la croissance cérébrale ; elles sont aussi supplémentées en vitamine D et en fer.
Par rapport au lait de mère, ces « laits végétaux » sont trop sucrés, carencés en acides gras essentiels et en calcium, et contiennent des protéines de moins bonne qualité. Le lait de châtaigne est quinze fois trop pauvre en lipides, de même que le lait de riz, par ailleurs très pauvre en calcium. Outre le risque allergique, ces laits ne répondent pas aux besoins nutritionnels du nourrisson et ne sont pas conformes à la réglementation 91/321/CE. Leur utilisation en alimentation infantile est déconseillée et dangereuse, à risque de carences en acides gras essentiels, en calcium et en vitamines.
LE SOJA
Le soja est la légumineuse la plus riche en protéines : 9,2 g/100 ml. Son aminogramme est différent du lait de mère, insuffisant en méthionine, L-carnitine, cystine et taurine. Il contient des phytates, qui diminuent la biodisponibilité du calcium, du fer, du zinc, du cuivre et du manganèse. Les préparations infantiles à base de soja (PIPS, il en existe plusieurs marques) doivent être distinguées des produits industriels à base de soja. Ces derniers sont obtenus à partir de jus de soja (tonyu) ou de broyage de graines additionnées d’eau puis centrifugées et filtrées. Ils ne sont pas adaptés aux besoins du nourrisson, car ils sont trop riches en protéines, pauvres en lipides et ont une teneur en acides gras essentiels, en calcium, fer, zinc et phytates non précisée.
Les PIPS sont enrichies en méthionine, carnitine, fer, calcium et zinc et ont un taux de protéines abaissé à 1,7- 1,9 g/100 ml. C’est la raison pour laquelle elles sont adaptées aux besoins nutritionnels du nourrisson et ont été recommandées par le Comité de nutrition de l’ESPGHAN en 1991 et 1996. Elles contiennent des phyto-oestrogènes (dont la plus connue est l’isoflavone) qui n’a jamais montré d’effets délétère sur la santé de l’homme, mais pour lesquelles le recul est insuffisant pour évaluer les répercussions éventuelles sur la fertilité. Ne sont recommandées que les préparations pour nourrisson à taux d’isoflavone abaissé.
Laurent SARTHOU, Pédiatre (d’après A. Elbez « Des « laits » qui n’en sont pas » Maisons-Alfort, et service de médecine néonatale, CHI, Créteil, Médecine et enfance février 2006.)
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Santé
Pays natal
Un des cadeaux du dernier séjour dans le Hoggar a été une messe dite pour notre groupe à l’Assekrem par le frère Édouard juste après le lever du soleil.
L’Assekrem c’est ce gros plateau qui de ces presque 2800m forme le cœur de l’Attakor, le centre montagneux du Hoggar. J’ai entendu plusieurs interprétations de ce nom d’Assekrem. La première traduit : « Arrête-toi et regarde ». C’est effectivement ce que l’on fait spontanément arrivé en haut. A 360° un univers minéral, montagneux, sauvage. Bien qu’érodés les sommets témoignent de la force de Vie qui les a propulsés hors de terre. Étrange impression d’être à l’aube des temps, proche de la Création et de contempler la très vieille âme du monde. L’autre traduction parle d’un mot Tamahaq qui signifie le nœud central, la source : c’est de l’Assekrem que dans les quatre directions partent les oueds qui irriguent – si peu ces dernières années - le Hoggar.
Charles de Foucault y a construit un ermitage où il n’ a passé que cinq mois car les conditions de vie y sont très difficiles : très forte chaleur en été, froid et vent cinglant en hiver, certains jours on ne peut tenir debout sur le plateau. D’après ce que j’ai lu et entendu il avait choisi cet endroit pour la beauté du paysage mais aussi parce qu’il est au cœur, au centre du Hoggar dans une zone où se trouvaient à l’époque de nombreux campements nomades. La vocation de celui que les Touaregs appelaient le Marabout, cette place qu’il a cherché toute sa vie, il semble qu’il l’ait trouvée ici. Il cherchait une vie cachée à l’image de celle de Jésus à Nazareth, avant qu’il commence à enseigner, une vie de contemplation et il cherchait aussi une vie d’accueil, de simple témoignage , de partage au côté d’un peuple qui n’avait pas la même foi. L’ermitage en haut de l’Assekrem existe toujours et trois frères de la communauté des petits frères de Jésus y vivent dans une maison construite légèrement en dessous du plateau pour s’abriter de la violence du vent. Frère Édouard est l’un d’eux, il est là depuis plus de 30 ans.
La chapelle est de pierres sèches, l’autel est une table de pierre, au sol, des peaux de chèvres, le tabernacle surmonté d’une croix en bois est recouvert de cuir teint de couleurs vives comme les sacs des nomades. Tout témoigne que l’on est à la fois dans une chapelle chrétienne, dans le pays des Touaregs et en terre musulmane. Naturellement les frères emploient l’expression « Inch’Allah » qui termine chaque phrase évoquant un projet ou une action future, car l’avenir n’appartient qu’à Dieu, quel que soit son nom. Tout indique une interpénétration sans mélange, un respect de chacun dans sa tradition et dans son origine, un espace commun partagé, celui du désert immense et de la vie rude qu’il impose.
Nous étions assis serrés dans la chapelle fermée par une tenture berbère. Et le frère Édouard a commencé par nous expliquer cette position inusitée : nous sommes dans le monde Touareg et dans le monde Touareg, lorsqu’on se rencontre et que l’on veut échanger un peu longuement des nouvelles sérieuses, on s’assied. La messe est une affaire sérieuse aussi sommes nous assis.
La cadre est donné : il s’agit d’une messe chrétienne et elle a lieu dans le monde Touareg.
En entendant ces mots j’ai senti mon cœur fondre. Je suis née en Algérie à l’époque colonie française en guerre. Je n’ai pas vécu de conflit à proprement parler religieux mais j’ai grandi dans les paroles de mépris, de haine, dans le racisme. J’ai senti dans cette haine de la souffrance, de l’incompréhension, beaucoup de peur. Dans ce qui était dit de tous côtés autour de moi deux était irréductible : la présence française historiquement s’est imposée comme dominatrice, elle ne pouvait se défaire que dans la guerre, la vengeance, l’exil.
Les mots de frère Edouard, sa présence tranquille ici en Algérie, ce qu’il a dit sur notre guide Intayent dont il apprécie les grandes qualités humaines, ou sur Abdelwahab de l’agence de Tamanrasset, le sourire d’Abdelraman lorsqu’il parle du frère Antoine, l’évident respect mutuel de ces hommes si différents qui se connaissent et se côtoient depuis 30 ans tout cela est venu guérir une vieille blessure, tout cela montre qu’autre chose est possible. Dieu rassemble. Le malin, le diable, c’est vraiment le diviseur. Dans ce que l’œil voit à perte de vue du sommet de l’Assekrem, si peu de trace humaine si ce n’est la piste qui mène là. L’emprise de l’homme, son pouvoir de création, de transformation,d’invention, ce pouvoir magnifique qui si souvent tourne à l’arrogance, à l’illusion de possession et à la division trouve sa limite dans le désert. Le désert n’appartient qu’à Dieu, à Allah le très haut. Réunir, unir de nouveau ce qui a été divisé, retrouver le un qui sous-tend deux. Deux religions, deux peuples, deux cultures, une seule nature humaine, une seule origine divine.
Cette année j’ai fêté mon anniversaire pour la première fois depuis 47 ans sur la terre où je suis née et j’ai senti avec bonheur ce matin de lever de soleil sur l’Assekrem que pour moi la guerre d’Algérie était terminée, ma guerre avec la guerre d’Algérie était terminée. La souffrance latente de la division, de la rancœur, la blessure des insultes, le regret, le malaise, la peur, la honte se sont déposés sur ce qui a été et ne peut être changé, sans plus chercher à vouloir en modifier le contours.
Chaque fois qu’une guerre s’achève dans le monde ou dans un cœur c’est un pas vers le UN, vers la Paix, un retour à notre véritable pays natal.
L’Assekrem c’est ce gros plateau qui de ces presque 2800m forme le cœur de l’Attakor, le centre montagneux du Hoggar. J’ai entendu plusieurs interprétations de ce nom d’Assekrem. La première traduit : « Arrête-toi et regarde ». C’est effectivement ce que l’on fait spontanément arrivé en haut. A 360° un univers minéral, montagneux, sauvage. Bien qu’érodés les sommets témoignent de la force de Vie qui les a propulsés hors de terre. Étrange impression d’être à l’aube des temps, proche de la Création et de contempler la très vieille âme du monde. L’autre traduction parle d’un mot Tamahaq qui signifie le nœud central, la source : c’est de l’Assekrem que dans les quatre directions partent les oueds qui irriguent – si peu ces dernières années - le Hoggar.
Charles de Foucault y a construit un ermitage où il n’ a passé que cinq mois car les conditions de vie y sont très difficiles : très forte chaleur en été, froid et vent cinglant en hiver, certains jours on ne peut tenir debout sur le plateau. D’après ce que j’ai lu et entendu il avait choisi cet endroit pour la beauté du paysage mais aussi parce qu’il est au cœur, au centre du Hoggar dans une zone où se trouvaient à l’époque de nombreux campements nomades. La vocation de celui que les Touaregs appelaient le Marabout, cette place qu’il a cherché toute sa vie, il semble qu’il l’ait trouvée ici. Il cherchait une vie cachée à l’image de celle de Jésus à Nazareth, avant qu’il commence à enseigner, une vie de contemplation et il cherchait aussi une vie d’accueil, de simple témoignage , de partage au côté d’un peuple qui n’avait pas la même foi. L’ermitage en haut de l’Assekrem existe toujours et trois frères de la communauté des petits frères de Jésus y vivent dans une maison construite légèrement en dessous du plateau pour s’abriter de la violence du vent. Frère Édouard est l’un d’eux, il est là depuis plus de 30 ans.
La chapelle est de pierres sèches, l’autel est une table de pierre, au sol, des peaux de chèvres, le tabernacle surmonté d’une croix en bois est recouvert de cuir teint de couleurs vives comme les sacs des nomades. Tout témoigne que l’on est à la fois dans une chapelle chrétienne, dans le pays des Touaregs et en terre musulmane. Naturellement les frères emploient l’expression « Inch’Allah » qui termine chaque phrase évoquant un projet ou une action future, car l’avenir n’appartient qu’à Dieu, quel que soit son nom. Tout indique une interpénétration sans mélange, un respect de chacun dans sa tradition et dans son origine, un espace commun partagé, celui du désert immense et de la vie rude qu’il impose.
Nous étions assis serrés dans la chapelle fermée par une tenture berbère. Et le frère Édouard a commencé par nous expliquer cette position inusitée : nous sommes dans le monde Touareg et dans le monde Touareg, lorsqu’on se rencontre et que l’on veut échanger un peu longuement des nouvelles sérieuses, on s’assied. La messe est une affaire sérieuse aussi sommes nous assis.
La cadre est donné : il s’agit d’une messe chrétienne et elle a lieu dans le monde Touareg.
En entendant ces mots j’ai senti mon cœur fondre. Je suis née en Algérie à l’époque colonie française en guerre. Je n’ai pas vécu de conflit à proprement parler religieux mais j’ai grandi dans les paroles de mépris, de haine, dans le racisme. J’ai senti dans cette haine de la souffrance, de l’incompréhension, beaucoup de peur. Dans ce qui était dit de tous côtés autour de moi deux était irréductible : la présence française historiquement s’est imposée comme dominatrice, elle ne pouvait se défaire que dans la guerre, la vengeance, l’exil.
Les mots de frère Edouard, sa présence tranquille ici en Algérie, ce qu’il a dit sur notre guide Intayent dont il apprécie les grandes qualités humaines, ou sur Abdelwahab de l’agence de Tamanrasset, le sourire d’Abdelraman lorsqu’il parle du frère Antoine, l’évident respect mutuel de ces hommes si différents qui se connaissent et se côtoient depuis 30 ans tout cela est venu guérir une vieille blessure, tout cela montre qu’autre chose est possible. Dieu rassemble. Le malin, le diable, c’est vraiment le diviseur. Dans ce que l’œil voit à perte de vue du sommet de l’Assekrem, si peu de trace humaine si ce n’est la piste qui mène là. L’emprise de l’homme, son pouvoir de création, de transformation,d’invention, ce pouvoir magnifique qui si souvent tourne à l’arrogance, à l’illusion de possession et à la division trouve sa limite dans le désert. Le désert n’appartient qu’à Dieu, à Allah le très haut. Réunir, unir de nouveau ce qui a été divisé, retrouver le un qui sous-tend deux. Deux religions, deux peuples, deux cultures, une seule nature humaine, une seule origine divine.
Cette année j’ai fêté mon anniversaire pour la première fois depuis 47 ans sur la terre où je suis née et j’ai senti avec bonheur ce matin de lever de soleil sur l’Assekrem que pour moi la guerre d’Algérie était terminée, ma guerre avec la guerre d’Algérie était terminée. La souffrance latente de la division, de la rancœur, la blessure des insultes, le regret, le malaise, la peur, la honte se sont déposés sur ce qui a été et ne peut être changé, sans plus chercher à vouloir en modifier le contours.
Chaque fois qu’une guerre s’achève dans le monde ou dans un cœur c’est un pas vers le UN, vers la Paix, un retour à notre véritable pays natal.
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Textes de Corinne
lundi 28 avril 2008
Pour Gérard
Et pour tous les autres, en ce début de semaine,
la "pêche" de Seth Lakeman.
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musique
Michel Fromaget
Je suis un "fan" de Michel Fromaget. Ses livres m'ont beaucoup apporté et m'apportent toujours beaucoup. Je le considère comme un auteur basique : au sens le plus noble du terme. Il partage sur la Base sans quoi rien ne peut être.
"Anthropologue, maître de conférences à l’université de Caen, Michel Fromaget est l’auteur de nombreuses études sur les représentations de la vie et de la mort et a consacré deux ouvrages majeurs à réhabiliter «l’anthropologie ternaire» traditionnelle (la triplicité corps-âme-esprit), progressivement oubliée par les simplifications successives de la pensée occidentale, notamment depuis Descartes : Introduction à l’anthropologie ternaire (Albin Michel, 1991), et L’homme tridimensionnel (Albin Michel, 1996). Il a également publié Le symbolisme des Quatre Vivants – Ézéchiel, Saint Jean et la tradition (éd. du Félin, 1992). Avec Naître et mourir son dernier livre , il revient sur les enjeux spécifiques de l’anthropologie ternaire dans la perspective de l’accompagnement des mourants, en soulignant que l’agonie peut-être aussi la source d’une véritable souffrance spirituelle autant que le moment décisif d’un véritable “éveil”. Il rappelle aussi que l’anthropologie ternaire, propre à toutes les grandes traditions spirituelles, justifie la possibilité d’une «seconde naissance» — virtualité «fragile» dont les “enjeux” posthumes semblent aujourd’hui bien oubliés de l’homme moderne “profane” «dont les facultés perceptives et cognitives (…) s’altèrent»…"
Voici un extrait de l'introduction de ses "Dix essais..."
" La civilisation occidentale a fait le choix, depuis le Second Moyen Age, de concevoir l'être humain, et sa vie, selon un paradigme dualiste. Ce paradigme qui est une conception de l'homme, une image anthropologique fondamentale, est dualiste en ce qu'il affirme que l'homme est composé de deux "substances" seulement: le corps et l'âme, ce qui revient à dire que l'être humain n'a de réalité que physique et psychique. Ce paradigme est dualiste de deux manières. D'une part, en ce qu'il condamne l'homme à se concevoir et se vivre emprisonné dans les limites étroites de son moi et de sa personne et , d'autre part, en ce que, par là même, il l'éloigne et le coupe inexorablement, tant de son intériorité véritable que du monde extérieur, tant des animaux que des fleurs, tant des autres humains que de Dieu.
Cette conception fondamentale de l'homme tisse si étroitement nos vies, elle conditionne si profondément jusqu'à nos moindres pensées et nos moindres actes, elle nous semble si évidente et conforme à la réalité, qu'il est extrêmement difficile d'apercevoir et de comprendre qu'elle est un simple postulat - donc qu'elle n'est par rien démontrée- et que bien loin de dire la réalité de notre être et de notre vie, elle configure seulement cette réalité à ce qu'elle en dit"
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dimanche 27 avril 2008
Le Serment
Le serment d'Hippocrate (450-356 avant JC)
(version intégrale. Code de déontologie médicale)
"Je jure par Apollon médecin, Asklépios,Hygéia et Panakéia, prenant à témoin tous les Dieux et toutes les déesses, d'accomplir, selon mon pouvoir et mon jugement, ce serment et cet engagement écrit.
Je jure de considérer à l'égal de mes parents celui qui m'aura enseigné l'art de la médecine; de partager avec lui ma subsistance et de pourvoir à ses besoins, s'il est dans la nécessité; de regarder ses fils comme des frères et, s'ils veulent étudier cet art, de leur apprendre sans salaire ni contrat; de communiquer les préceptes généraux, les leçons orales et tout le reste de la doctrine à mes fils, à ceux de mon maître et aux disciples enrôlés et assermentés suivant la loi médicale , mais à aucun autre.
Je ferai servir le régime diététique à l'avantage des malades selon mon pouvoir et mon jugement: pour leur dommage et leur mal...non. Et je ne donnerai pas, quiconque m'en prierait, une drogue homicide ni ne prendrai l'initiative de pareille suggestion; de même, je ne donnerai à aucune femme un pessaire abortif.
Par la chasteté et la sainteté, je sauvegarderai ma vie et ma profession. Je ne taillerai pas les calculeux et laisserai cette pratique à des professionnels.
En quelque maison que je doive entrer, je m'y rendrai pour l'utilité des malades, évitant tout méfait volontaire et corrupteur, et très particulièrement les entreprises lascives sur le corps des femmes ou des hommes, qu'ils soient libres ou esclaves.
Les choses que, dans l'exercice ou même hors de l'exercice de mon art, je pourrai voir ou entendre sur l'existence des hommes et qui ne doivent pas être divulguées au dehors, je les tairai, estimant que ces choses là ont droit au secret des mystères.
"Je jure par Apollon médecin, Asklépios,Hygéia et Panakéia, prenant à témoin tous les Dieux et toutes les déesses, d'accomplir, selon mon pouvoir et mon jugement, ce serment et cet engagement écrit.
Je jure de considérer à l'égal de mes parents celui qui m'aura enseigné l'art de la médecine; de partager avec lui ma subsistance et de pourvoir à ses besoins, s'il est dans la nécessité; de regarder ses fils comme des frères et, s'ils veulent étudier cet art, de leur apprendre sans salaire ni contrat; de communiquer les préceptes généraux, les leçons orales et tout le reste de la doctrine à mes fils, à ceux de mon maître et aux disciples enrôlés et assermentés suivant la loi médicale , mais à aucun autre.
Je ferai servir le régime diététique à l'avantage des malades selon mon pouvoir et mon jugement: pour leur dommage et leur mal...non. Et je ne donnerai pas, quiconque m'en prierait, une drogue homicide ni ne prendrai l'initiative de pareille suggestion; de même, je ne donnerai à aucune femme un pessaire abortif.
Par la chasteté et la sainteté, je sauvegarderai ma vie et ma profession. Je ne taillerai pas les calculeux et laisserai cette pratique à des professionnels.
En quelque maison que je doive entrer, je m'y rendrai pour l'utilité des malades, évitant tout méfait volontaire et corrupteur, et très particulièrement les entreprises lascives sur le corps des femmes ou des hommes, qu'ils soient libres ou esclaves.
Les choses que, dans l'exercice ou même hors de l'exercice de mon art, je pourrai voir ou entendre sur l'existence des hommes et qui ne doivent pas être divulguées au dehors, je les tairai, estimant que ces choses là ont droit au secret des mystères.
Si j'accomplis jusqu'au bout ce serment et lui fait honneur, qu'il me soit donné de jouir des fruits de la vie et de cet art, honoré à jamais parmi tous les hommes. Mais si je le viole et si je me parjure, qu'il m'arrive tout le contraire."
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divers
samedi 26 avril 2008
Seth Lakeman
Je suis allé voir Seth Lakeman à Cardiff jeudi soir. C'est un jeune musicien de l'ouest de la Grande-Bretagne (Dartmoor). Basée sur le folklore britannique (légendes et contes), sa musique est pleine de vie et d'énergie.
Olivier Anton
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musique
vendredi 25 avril 2008
Quentin et Damien
Voilà les jumeaux de Mathilde (grande fidèle du iPapy's blog) :
Quentin (à gauche) et Damien (à droite).
Ils sont nés le 22 avril.
Damien l'ainé, 2,620 kg à 15h59 et Quentin le
second, 2,710 kg à 16h26.
Bienvenue les garçons !
Plein de bonheur à cette belle famille !
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Amis,
Trésor tout court....
Première
Un peu désolé de faire dans le futile après le si beau et si touchant témoignage de Corinne sur son séjour en campement Touareg.
Bon, mais, ce que je vais vous dire va rester entre nous évidemment.
Voilà, je suis tout content, comme un môme d'avoir été ce matin à mon travail en moto.
Voici la belle japonaise qui parade fièrement à la place de ma fidèle camionnette blanche sur le petit parking.
A suivre, entrainement en cours.
Reprise des cours conduite permis A très bientôt.
Bon, mais, ce que je vais vous dire va rester entre nous évidemment.
Voilà, je suis tout content, comme un môme d'avoir été ce matin à mon travail en moto.
Voici la belle japonaise qui parade fièrement à la place de ma fidèle camionnette blanche sur le petit parking.
A suivre, entrainement en cours.
Reprise des cours conduite permis A très bientôt.
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Moto
jeudi 24 avril 2008
Tamagart
En Tamahaq cela veut dire « l’invitée ». C’est ainsi que m’appelaient les gens du village situé à une trentaine de kilomètres de Tamanrasset où je me suis d’abord arrêtée.
« Labasse, tamagart » : « Bonjour, l’invitée ».
Au campement, une journée de marche plus loin, on ne m’appelait pas. Les échanges se faisaient avec le regard, le sourire, des mimiques, quelques mots. Nous avons simplement passé des moments ensemble, fait la soupe, mangé la soupe, rapporté les bidons d’eau de l’abankor *. J’ai beaucoup regardé. Les jeunes filles qui partent le matin avec le troupeau de chèvres, les enfants qui jouent avec rien, une mère qui natte les cheveux de sa fille et les enduit d’une pommade Stella jaune qui vient du Niger et sert à tout, graisser les cheveux, nourrir la peau, cicatriser les blessures.
Dans un campement Touareg « l’invité » a droit au « taftar », le tapis. Tout le monde est assis à même la terre, mais l’invité s’assied sur une couverture et on lui en donne une en plus, qui pliée sert de dossier. Je venais avec Intayent le guide que je connais et j’étais dans sa famille, mais quoi qu’il arrive, dans un campement une des règle de base est que lorsqu’une personne arrive, même si on ne la connaît pas , on lui donne à boire et à manger. Je logeais non loin d’une des tentes, de l’autre côté d’un petit oued. Quatre poteaux de bois et un « esseber » ** sur trois côtés le premier soir, ma tente, les autres nuits car un vent très froid soufflait. J’ai partagé quelques jours l’existence de femmes et d’enfants qui vivent d’une manière tellement différente de la mienne que parfois il me semble que j’ai rêvé. Tout est autre. La langue, la nourriture bien sûr, mais aussi les usages, les relations entre les membres de la famille, la place du silence et de la prière, la relation aux animaux et aux biens. Je ne vais pas décrire, raconter en détail ce que j’ai vu de la vie des derniers Touaregs dans les campements. C’est très bien fait dans les livres.
Je ne savais pas vraiment ce qui me poussait à faire cette expérience, une forme de curiosité évidemment pour un univers que j’avais entrevu à travers les hommes qui nous accompagnent dans nos randonnées à l’Assekrem. Je sais ce que j’ai trouvé.
Une expérience d’élargissement, d’assouplissement, d’ouverture. Elargissement de « mon » monde, qui n’est pas seulement le mien en tant que personne mais aussi celui de ma culture occidentale, citadine, française, avec pour pratique : essayer de ne pas juger. Simplement observer, comprendre, se faire le plus discret possible dans le monde de l’autre. Voir des manières différentes d’agir , d’entrer en contact, est un assouplissement, une remise en perspective, une relativisation de ce qui pourrait m’apparaître comme LA manière de faire, LES valeurs importantes quand on est un homme ou une femme ou un enfant. D’une certaine façon tout ce que notre société considère comme important, le savoir, les connaissances techniques, le progrès, les machines en tout genre, les médias, l’information, l’épanouissement sexuel, artistique, individuel, les loisirs, les opinions politiques…etc n’a pas ou peu de place dans la vie d’un campement. Je ne sais pas ce qui pour les hommes et les femmes que j’ai côtoyés a de l’importance en dehors de la survie car les conditions sont rudes, très rudes. J’ai seulement observé que bien qu’ils soient peu démonstratifs la solidarité est très forte, le silence est un lien qui unit autant que la parole – en famille ou avec les voisins, les amis, on peut rester de longues minutes silencieux, ensemble – le temps passé à ne rien faire, à se reposer ou à regarder le ciel et la terre représente une partie de la journée, la lenteur des gestes, l’absence de précipitation est le rythme naturel de tous, y compris les enfants.
Ni mieux, ni moins bien, différent, autre et humain.
Il n’y a pas de miroir au campement ou du moins je n’en ai pas vu.
Je n’en avais pas apporté non plus. Et j’ai senti combien cette absence est une aide pour goûter la Présence. Pas « ma » présence, mais quelque chose de plus vaste, de plus large. Outre l’absence de miroir physique, la solitude est aussi une aide précieuse : aucune personne connue qui agisse comme un miroir. La plupart du temps, hormis les rares moments où Intayent l’utilise, je n’ai pas de nom. Je suis « tamagart », l’invitée. Je ne suis ni la fille ni la femme ni la mère de personne, je n’ai pas de métier, pas de fonction sociale. Les gens qui m’accueillent ne me demandent rien. Je suis étrangère parmi eux mais je suis aussi étrangère à moi-même, à ce qui habituellement me définit. Quelle légèreté ! Et pourtant, je ne suis pas amnésique, pas déconnectée de moi-même au contraire et ceux que j’aime sont très présents dans mon cœur.
« Mon » monde habituel a cessé de me définir. Je suis l’invitée du monde de l’autre.
* abankor : point d’eau, trou creusé dans le sable et ici renforcé par quatre grosses pierres plates pour former comme un puits.
** esseber : natte qui constitue les murs de la tente traditionnelle.
Dans un campement Touareg « l’invité » a droit au « taftar », le tapis. Tout le monde est assis à même la terre, mais l’invité s’assied sur une couverture et on lui en donne une en plus, qui pliée sert de dossier. Je venais avec Intayent le guide que je connais et j’étais dans sa famille, mais quoi qu’il arrive, dans un campement une des règle de base est que lorsqu’une personne arrive, même si on ne la connaît pas , on lui donne à boire et à manger. Je logeais non loin d’une des tentes, de l’autre côté d’un petit oued. Quatre poteaux de bois et un « esseber » ** sur trois côtés le premier soir, ma tente, les autres nuits car un vent très froid soufflait. J’ai partagé quelques jours l’existence de femmes et d’enfants qui vivent d’une manière tellement différente de la mienne que parfois il me semble que j’ai rêvé. Tout est autre. La langue, la nourriture bien sûr, mais aussi les usages, les relations entre les membres de la famille, la place du silence et de la prière, la relation aux animaux et aux biens. Je ne vais pas décrire, raconter en détail ce que j’ai vu de la vie des derniers Touaregs dans les campements. C’est très bien fait dans les livres.
Je ne savais pas vraiment ce qui me poussait à faire cette expérience, une forme de curiosité évidemment pour un univers que j’avais entrevu à travers les hommes qui nous accompagnent dans nos randonnées à l’Assekrem. Je sais ce que j’ai trouvé.
Une expérience d’élargissement, d’assouplissement, d’ouverture. Elargissement de « mon » monde, qui n’est pas seulement le mien en tant que personne mais aussi celui de ma culture occidentale, citadine, française, avec pour pratique : essayer de ne pas juger. Simplement observer, comprendre, se faire le plus discret possible dans le monde de l’autre. Voir des manières différentes d’agir , d’entrer en contact, est un assouplissement, une remise en perspective, une relativisation de ce qui pourrait m’apparaître comme LA manière de faire, LES valeurs importantes quand on est un homme ou une femme ou un enfant. D’une certaine façon tout ce que notre société considère comme important, le savoir, les connaissances techniques, le progrès, les machines en tout genre, les médias, l’information, l’épanouissement sexuel, artistique, individuel, les loisirs, les opinions politiques…etc n’a pas ou peu de place dans la vie d’un campement. Je ne sais pas ce qui pour les hommes et les femmes que j’ai côtoyés a de l’importance en dehors de la survie car les conditions sont rudes, très rudes. J’ai seulement observé que bien qu’ils soient peu démonstratifs la solidarité est très forte, le silence est un lien qui unit autant que la parole – en famille ou avec les voisins, les amis, on peut rester de longues minutes silencieux, ensemble – le temps passé à ne rien faire, à se reposer ou à regarder le ciel et la terre représente une partie de la journée, la lenteur des gestes, l’absence de précipitation est le rythme naturel de tous, y compris les enfants.
Ni mieux, ni moins bien, différent, autre et humain.
Il n’y a pas de miroir au campement ou du moins je n’en ai pas vu.
Je n’en avais pas apporté non plus. Et j’ai senti combien cette absence est une aide pour goûter la Présence. Pas « ma » présence, mais quelque chose de plus vaste, de plus large. Outre l’absence de miroir physique, la solitude est aussi une aide précieuse : aucune personne connue qui agisse comme un miroir. La plupart du temps, hormis les rares moments où Intayent l’utilise, je n’ai pas de nom. Je suis « tamagart », l’invitée. Je ne suis ni la fille ni la femme ni la mère de personne, je n’ai pas de métier, pas de fonction sociale. Les gens qui m’accueillent ne me demandent rien. Je suis étrangère parmi eux mais je suis aussi étrangère à moi-même, à ce qui habituellement me définit. Quelle légèreté ! Et pourtant, je ne suis pas amnésique, pas déconnectée de moi-même au contraire et ceux que j’aime sont très présents dans mon cœur.
« Mon » monde habituel a cessé de me définir. Je suis l’invitée du monde de l’autre.
* abankor : point d’eau, trou creusé dans le sable et ici renforcé par quatre grosses pierres plates pour former comme un puits.
** esseber : natte qui constitue les murs de la tente traditionnelle.
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Hoggar,
Textes de Corinne
Tanargue by Yves
Yves et Marie-Paule grands randonneurs devant l'Eternel ont sillonné le Massif du Tanargue dans le Sud Ardèche. Voici les magnifiques vues qu'ils nous ont rapportées.
Merci les amis.
Clic obligatoire sur chaque photo évidemment
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Amis
Pour bédéphiles
Corinne et moi avons eu le plaisir de visiter cette exposition il y a trois ans. Envoutant.
Cette vidéo est un peu longue pour les standards du ipapyblog mais ça vaut la peine.
Tribute to Karl's team
mercredi 23 avril 2008
L'Amour
Vous êtes plusieurs à nous avoir envoyé cette citation du Dalai Lama :
« Quelle que soit votre vénération pour les maîtres tibétains
et votre amour pour le peuple tibétain,
ne dites jamais de mal des Chinois.
Le feu de la haine ne s'éteint que par l'amour et,
si le feu de la haine ne s'éteint pas,
c'est que l'amour n'est pas encore assez fort. »
Sa Sainteté le XIVème Dalai Lama
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Citations
mardi 22 avril 2008
Gandhi
J'ai repensé un matin dans le désert à une citation attribuée à Gandhi par H-C Geoffroy le fondateur de la Vie Claire. Peu importe l'auteur, c'est une grande parole applicable à tous niveaux.
"L'erreur devient vérité
parce qu'elle se propage et se multiplie,
la vérité devient erreur
parce que nul ne la voit."
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Citations
Matthieu Ricard
Il aurait pu être généticien… mais il a préféré s'exiler sur les hauteurs de l'Himalaya, où il médite et se bat pour l'autonomie du Tibet. Ce proche du dalaï-lama (il traduit ses propos en français) raconte la répression chinoise et la résistance d'une culture obstinément pacifique.
Pour lire toute l'interview :
http://www.telerama.fr/monde/matthieu-ricard-s-il-n-y-a-pas-de-dialogue-entre-le-dalai-lama-et-pekin-avant-les-jo-ce-sera-fichu-on-ne-parlera-plus-du-tibet,27829.php
Pour lire toute l'interview :
http://www.telerama.fr/monde
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société,
Spiritualité
Soullane, soullane *
Je retrouve mon lieu de travail dans la fraicheur et l'humidité de cette fin d'avril.
Dans le corps il reste une partie de la fatigue d'une nuit de voyage quasi-blanche, mais le coeur est ouvert et la tête pleine de belle images et de beaux souvenirs où se retrouve pêle-mêle : cette messe extraordinaire au somment de l'Assekrem, la chaleur, les heures de marche en silence avec des amis, la communion , la fraternité, les éclats de rire, les pleurs, les douleurs, le corps qui renacle mais qui ne dit pas non, les Touaregs, le désert, la chaleur, la fraicheur des nuits étoilées etc, etc.
Bref, je retrouve l'Ardéche heureux de ce que je viens de vivre. J'ai vu mon nom sur la feuille de programme, c'est moi qui anime la réunion ce matin. Je m'en réjouis à l'avance, j'ai hâte d'essayer de donner ce que j'ai reçu à profusion. Je vais reprendre doucement les commandes du Blog superbement animé par Valérie et Julie pendant notre absence. Merci les filles......
Je me sens vraiment privilégié de pouvoir vivre de tels moments. Merci Corinne de permettre cela.
Et vous ça va bien ?
* doucement en langue touareg
Dans le corps il reste une partie de la fatigue d'une nuit de voyage quasi-blanche, mais le coeur est ouvert et la tête pleine de belle images et de beaux souvenirs où se retrouve pêle-mêle : cette messe extraordinaire au somment de l'Assekrem, la chaleur, les heures de marche en silence avec des amis, la communion , la fraternité, les éclats de rire, les pleurs, les douleurs, le corps qui renacle mais qui ne dit pas non, les Touaregs, le désert, la chaleur, la fraicheur des nuits étoilées etc, etc.
Bref, je retrouve l'Ardéche heureux de ce que je viens de vivre. J'ai vu mon nom sur la feuille de programme, c'est moi qui anime la réunion ce matin. Je m'en réjouis à l'avance, j'ai hâte d'essayer de donner ce que j'ai reçu à profusion. Je vais reprendre doucement les commandes du Blog superbement animé par Valérie et Julie pendant notre absence. Merci les filles......
Je me sens vraiment privilégié de pouvoir vivre de tels moments. Merci Corinne de permettre cela.
Et vous ça va bien ?
* doucement en langue touareg
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Hoggar
lundi 21 avril 2008
La tête de moine...
... c'est dé-li-cieux !
Le Tête de Moine AOC est un fromage suisse unique au monde de par son mode de consommation sous forme de rosettes obtenues à l'aide de la « girolle ». Elle doit être raclée pour développer ses arômes extrêmement parfumés. Elle est originaire du Jura bernois, la région francophone du canton de Berne. Elle provient plus précisément de l'abbaye de Bellelay, située dans la commune de Saicourt, dans le district de Moutier.
L'appellation commerciale Tête de Moine est vieille de deux siècles. Ce nom fut donné par les soldats français de la Révolution, qui après avoir chassé les moines, découvrirent ces pièces de fromage entreposées au fond des grandes caves. Ils assimilèrent la manière de racler le fromage pour le consommer à la tonsure d'un moine.
Source wikipédia http://fr.wikipedia.org/wiki/T%C3%AAte_de_Moine
Le Tête de Moine AOC est un fromage suisse unique au monde de par son mode de consommation sous forme de rosettes obtenues à l'aide de la « girolle ». Elle doit être raclée pour développer ses arômes extrêmement parfumés. Elle est originaire du Jura bernois, la région francophone du canton de Berne. Elle provient plus précisément de l'abbaye de Bellelay, située dans la commune de Saicourt, dans le district de Moutier.
L'appellation commerciale Tête de Moine est vieille de deux siècles. Ce nom fut donné par les soldats français de la Révolution, qui après avoir chassé les moines, découvrirent ces pièces de fromage entreposées au fond des grandes caves. Ils assimilèrent la manière de racler le fromage pour le consommer à la tonsure d'un moine.
Source wikipédia http://fr.wikipedia.org/wiki/T%C3%AAte_de_Moine
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Humeur
Université d'été
L'Université Terre du Ciel organise les Rencontres "Santé globale, médecine plurielle". Ces journées seront l'occasion d'une réflexion en profondeur sur la santé, la maladie et l'acte thérapeutique.
Les rencontres ont lieu du 17 au 23 août 2008 au Domaine de Chardenoux (Saône et Loire).
Renseignements au 03 85 60 40 33 ou www.terre-du-ciel.fr
dimanche 20 avril 2008
Gardiens de la Terre
Trouvé à l'instant sur le net... je vous partage la découverte ça semble génial !!!
(cliquez sur la photo pour accéder au site)
Des ateliers et Camps de vacances en santé globale pour être bien dans sa peau à tous les niveaux. Les outils sont simples, universels, concrets et surtout amusants. Ils sont proposés au Québec, en France et en Suisse.
Gardiens de la terre c'est aussi :
Développer une belle estime de toi
Alimenter tes rêves
Favoriser de saines habitudes de vie
Libérer tes tensions, tes stress
Dépasser tes peurs
Voir tes problèmes comme des défis
Prendre soin de notre Mère Nature
Résoudre tes conflits pacifiquement
Apprendre à communiquer efficacement
Recevoir plein d'astuces pour te faire de bons amis
Développer de belles valeurs de vie...
Gardiens de la terre c'est bien sûr :
Une histoire d'amour entre Mère Nature et Nous tous. Une intention commune de la garder belle et en santé par amour pour nous, nos enfants et tous ceux qui suivront.
Vivre en harmonie avec Soi, les Autres et notre belle Mère Nature.
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Ecologie,
Sagesse amérindienne,
société,
Stage
samedi 19 avril 2008
Les invasions barbares
Après le Déclin de l'Empire Américain, Denis Arcand nous offre un nouveau régal ! A voir et à revoir...
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film
L'optimisme selon Voutch
- Il y a encore 2 minutes, j'envisageais mon avenir avec beaucoup plus d'optimisme : je vous avais pris pour une espèce de grosse carpe végétarienne....
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Humour
vendredi 18 avril 2008
Sénèque, maître de vie ?
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Spiritualité
Singin' in the rain
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musique
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