Le bonheur des gens dépendrait du bonheur de ceux qui les entourent. C'est la conclusion des recherches menées pendant plus de vingt ans par deux scientifiques américains, dont l'étude est publiée, vendredi 5 décembre, par le British Medical Journal (BJM).
Au-delà du fait, évident, que certaines émotions soient contagieuses d'une personne à l'autre, on en savait peu jusqu'ici sur l'impact, à long terme, de l'entourage d'un individu sur son bonheur, ainsi que sur le nombre et la proximité des personnes "contaminées" par le bonheur d'un tiers. L'objectif du professeur Nicholas Christakis, de la Harvard Medical School, et du professeur James Fowler de l'Université de Californie à San Diego, qui ont mené cette étude auprès de 4 739 personnes de 1983 à 2003, dans une ville du Massachussets, était donc d'évaluer si le bonheur pouvait se répandre, à long terme, d'une personne à l'autre, et dans l'ensemble d'un groupe social.
Leur réponse est que "les variations dans le niveau de bonheur d'un individu peuvent se propager par vagues à travers des groupes sociaux et générer une large structure au sein même d'un réseau, créant ainsi des groupes de gens heureux ou malheureux", la proximité géographique important aussi bien que la proximité sociale. Par exemple, la probabilité qu'une personne soit heureuse augmente de 42 % si un ami qui vit à moins de 800 mètres le devient lui-même. Ce chiffre passe à 25 % si l'ami vit à moins de 1,5 km, et il continue de décliner à mesure que l'éloignement croît. Et le bonheur d'un individu peut "irradier" jusqu'à trois degrés de séparation, c'est-à-dire que l'on peut rendre heureux, l'ami de l'ami d'un ami.
"Les gens qui sont entourés par beaucoup de gens heureux (...) ont plus de chance d'être heureux dans le futur. Les statistiques montrent que ces groupes heureux sont bien le résultat de la contagion du bonheur et non seulement d'une tendance de ces individus à se rapprocher d'individus similaires," précisent les chercheurs. Les chances de bonheur augmentent de 8 % en cas de cohabitation avec un conjoint heureux, de 14 % si un proche parent heureux vit dans le voisinage, et même de 34 % en cas de voisins joyeux. Ces recherches "sont une raison supplémentaire de concevoir le bonheur, comme la santé, comme un phénomène collectif" expliquent-ils.
Ce phénomène a cependant des limites : ainsi la formule ne s'applique pas au bureau. "Les collègues de travail n'affectent pas le niveau de bonheur, ce qui laisse penser que le contexte social peut limiter la propagation d'états émotionnels", selon l'étude.
Dans son éditorial, le BMJ estime que cette étude "révolutionnaire" pourrait avoir des implications en termes de santé publique. "Si le bonheur se transmet effectivement par le biais des relations sociales, cela pourrait contribuer indirectement à la transmission similaire de la [bonne] santé, ce qui a des implications sérieuses pour l'élaboration des politiques", estime le journal. Dans leur introduction, les chercheurs rappellent que le bonheur est si essentiel à l'existence humaine que l'Organisation mondiale de la santé le désigne de plus en plus comme un composant à part entière de l'état de santé.
Le Monde.fr avec AFP
Merci Jacques, oui, c'est peut être une explication du succès de notre petit Blog.
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8 commentaires:
Merci Alain.
Oui, c'est peut-etre une explication. Qui en a besoin?
Amitiés
Jacques
On aura tout vu : une sorte de loi de Coulomb en 1/d2 appliquée au bonheur !
Pourquoi pas ? comme aurait dit le Commandant Charcot.
2 Alain ont bien écrit sur le bonheur :
Alain le Philosophe vésigondin dans ses " Propos sur le bonheur "
et Alain Delourme " Le Bonheur possible "
sans oublier Robert Misrahi.
Damned!
Nous sommes fait!
Génial, je l'envoie à mes amis !
J'ai également entendu que la dépression pouvait parfois être contagieuse dans certaines conditions et sur certaines personnes...
Tout communique
merci
Karl
Bonjour....Visiteuse anonyme, mais régulière de votre blog.....
A propos de bonheur...Lu....il me semble, chez cet auteur: Anthony de Mello: http://ademello.net/
"Si votre bonheur dépend de quelque chose ou de quelqu'un...Ce n'est pas du bonheur, c'est de la dépendance!"
D'où la question: "Comment faire pour me sentir heureuse, sans raison ????"
Et d'où aussi ma conclusion:"Donc pour être(me sentir) heureuse, je dois me sentir libre (détachée)de toutes conditions, qui jusqu'à présent, étaient pour moi des indices/preuves de bonheur."
Autre auteur: ND Walsh, "Conversations avec Dieu"
"Ce n'est pas l'argent qui fait le bonheur, c'est le bonheur qui fait l'argent. Ce n'est pas l'amour qui fait le bonheur, c'est le bonheur qui fait l'amour...Etc..."
"Nous ne sommes tous qu'un"....Mais ça il y a fort longtemps que cela fut affirmé, et écrit par d'autres.
Normal alors qu'il se produise des épidémies de bonheur, ou d'autre chose.Pour connaître les symptômes de cette terrible épidémie de bonheur: lire ici:
http://www.kapvert.be/spip.php?article122
Et....de je ne sais plus qui.
"Vous voulez être heureux: Soyez le!":-O+++
Y a du boulot !!!!
Bonjour anonyme,
Très bien le texte avec le lien :-)
Merci
Karl
A Anonyme : il y a aussi Bobin, le bonheur avec de petits riens...
gjm
J'ai finalement décidé de me créer un compte puisque je lis à tous les jours ou presque le blog et que je commente de temps en temps !
Merci pour ce texte. Cela m'inspire à continuer à être heureuse si cela peut aider les autres... J'ai transmis une copie du texte. Il faut partager la bonne nouvelle ! ;-)
J.
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